Une rencontre avec Razvan Barbulescu, chargé de recherche au CNRS.
À l'aube de l'humanité on avait besoin de garder un savoir-faire ou une information à l'intérieur d'un groupe fermé et il était vital d'avoir un langage compris uniquement par les membres du groupe.Aujourd'hui nous créons des groupes à notre guise sur internet et nous communiquons en toute sécurité grâce aux travaux des cryptologues pendant plus de deux millénaires.Les premiers à utiliser des méthodes cryptographiques modernes sont les Grecs, dont les cités-états formaient et rompaient des alliances militaires tout en parlant une seule langue. Ils ont été suivis par les Romains qui communiquaient avec la même méthode que les écoliers d'aujourd'hui : le chiffre de César. Plusieurs chiffres ont suivi et ont abouti en 1949 à une preuve de sécurité du masque jetable par Claude Shannon.Aujourd'hui on utilise des méthodes de chiffrement sans y penser car les ordinateurs utilisent le protocole https. Mais les meilleures années de la cryptologie ne fait que commencer : nous retirons de l'argent sans avoir à passer à la banque, nous votons par internet à moindre coût et avec plus de personnes qui expriment leur voix, les médecins signent les ordonnances sur la carte vitale et non pas sur des fiches en papier, nous signons des documents à distance, etc.