G20 : des discussions tendues

2017-07-07 49

Le sommet du G20 qui s’ouvre vendredi va souligner l’isolement des Etats-Unis sur le climat, “de très nombreux pays“ étant déterminés à aller de l’avant avec l’Accord de Paris, a dit jeudi Angela Merkel.

“De très, très nombreux pays veulent continuer à appliquer l’Accord de Paris“, a déclaré à la presse la chancelière allemande à la veille du sommet des dirigeants des vingt pays les plus riches de la planète à Hambourg.

Sur le climat, les discussions ne seront “pas faciles“ avec les Etats-Unis, a pronostiqué Mme Merkel, hôte du sommet. Le président Donald Trump a annoncé en juin le retrait de l’accord international de Paris visant à lutter contre le réchauffement de la planète. “Et bien sûr nous n’allons pas masquer les différences mais au contraire les montrer du doigt, car il y a sur certaines questions essentielles des divergences d’opinion“, a encore dit Mme Merkel.

Concrètement, les conseillers des dirigeants du G20, qui négocient depuis déjà plusieurs jours en vue d’aboutir à une déclaration finale du sommet, s’orientent vers un texte constatant le désaccord sur le climat, selon plusieurs sources proches des discussions.

Le texte final, encore susceptible d‘évoluer, pourrait souligner que l’Accord de Paris est “irréversible”, alors que Donald Trump a plaidé pour une renégociation, souligne une de ces sources.

En outre, tous les pays du G20 en dehors des Etats-Unis veulent réaffirmer dans le texte leur engagement à continuer à appliquer l’accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et “constater” le fait que les Etats-Unis ont choisi une autre voie.

Certains pays s’inquiétaient que l’Arabie Saoudite en particulier, un des premiers producteurs de pétrole au monde, ne se désolidarise au G20 des pays favorables à l’Accord de Paris pour éviter de s’aliéner les Etats-Unis.

Sur le commerce, les discussions sont également difficiles en raison des velléités protectionnistes de la nouvelle administration américaine, qui menace la Chine de sanctions dans l’acier et l’Allemagne dans l’automobile.

La question semble d’ailleurs avoir été un sérieux point d’achoppement lors d’un entretien entre Angela Merkel et Donald Tump jeudi soir à Hambourg.

“Les Américains pensent-ils toujours que le commerce mondial doit être examiné à l’aune d’une seule question (l’Amérique en ressort gagnante ou pas ?) ou va-t-on réussir à les convaincre que si tout le monde joue de façon équitable, tout le monde en sortira gagnant ?“, s’est interrogé le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, sur la chaîne ARD au sortir de cet entretien.

Selon des négociateurs, il est peu probable que les Etats-Unis acceptent de souscrire au G20 à une déclaration condamnant explicitement le protectionnisme, comme ils l’avaient fait lors d’un récent sommet du G7 en Italie.

“Les pays du G20 ne sont pas ceux du G7“, relevait une source proche des négociations, en référence principalement à la Chine, que les Etats-Unis mettent le plus souvent en cause

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