Les sceptiques étaient nombreux, mais Tom Dumoulin a relevé son défi. Et avec brio. Spécialiste du contre-la-montre, le Néerlandais a su évoluer pour devenir un prétendant à la victoire en Grand Tour. Révélé lors de la Vuelta en 2015, Dumoulin a poursuivi sa progression jusqu'à ce 100e Tour d'Italie. Jamais un coureur néerlandais n'avait remporté le Giro, c'est désormais chose faite. S'appuyant sur ses qualités de rouleur, le leader du Team Sunweb a creusé des écarts importants avec ses rivaux lors des 68 kilomètres de contre-la-montre de cette 100e édition, avant de limiter la casse par rapport aux meilleurs grimpeurs en haute montagne. Le tout sans son principal lieutenant Wilco Kelderman, éliminé sur chute. Nairo Quintana et Vincenzo Nibali étaient favoris au départ d'Alghero, mais c'est bien le papillon de Maastricht qui triomphe à Milan.
"C'est fou ! Je ne peux pas décrire ce que je ressens, c'est vraiment incroyable. J'avais de bonnes jambes sur ce chrono. Il y avait beaucoup de tension mais je l'ai fait. Je suis très heureux, et surtout pour mon équipe, ma famille. Notre état d'esprit était fantastique ces dernières semaines, cela a payé au niveau des résultats", a confié l'homme du jour. A seulement 26 ans, Tom Dumoulin hisse pour la première fois le drapeau néerlandais sur la plus haute marche du podium du Giro. Il rejoint ainsi Jan Janssen et Joop Zoetemelk, tous deux vainqueurs du Tour de France et de la Vuelta, dans le cercle très fermé des Hollandais à avoir remporté un Grand Tour. Le vice-champion olympique du contre-la-montre entre dans l'histoire par la grande porte, un sacre qui ne souffre d'aucune contestation.