Le jeudi 5 mars 2015 la cour supérieure de justice d’Islande a rendu un jugement historique. Quatre directeurs de banques ont été condamnés à des peines de détention de quatre à cinq ans et demi, et ceci en raison de manipulations frauduleuses du marché et de malhonnêteté. Ce sont les peines les plus fortes qui aient jamais été prononcées dans la branche économique dans l’histoire judiciaire de l’Islande. Pour cette raison le procès qui porte le numéro de dossier 145/2014 est historique et exceptionnel parce que des directeurs de banques ont dû se justifier personnellement pour des escroqueries qu’ils avaient eux-mêmes ordonnées et avec lesquelles ils ont lésé des créanciers, des investisseurs, des épargnants et aussi le gouvernement, et ils n’ont pas pu rejeter ces escroqueries sur les banques. En 2008 l’Islande se trouvait devant une montagne de dettes, qui correspondait à 10 fois son produit intérieur brut annuel, c’est-à-dire un endettement de 1 000 %. A titre de comparaison : La Grèce déjà chancelante a actuellement une dette nationale de 175% du produit intérieur brut annuel. A l’époque, l’UE et le Fonds Monétaire International (le FMI) exigeaient du gouvernement islandais à Reykjavik que ces dettes soient collectivisées par le biais de la sécurisation des dépôts, par conséquent qu’elles soient rejetées sur la population islandaise.