Dimanche des Rameaux 2017 en l'Eglise à Saint-Maurice à Lyon 8e

2017-04-09 29

Passion selon saint Matthieu : 26. 14 à 27. 66 : « Que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. »

Une foule en liesse. Proclamant un roi.
Une foule pleine de haine. Condamnant un homme.
Une foule acclamant les décisions d’un chef qui, pour assurer la sécurité de son peuple, selon ce qu’il dit, met en danger beaucoup de personnes. Je songe ici aux familles bloquées aux frontières de l’Europe, aux familles écrasées sous les bombes, aux princes d’Etat qui règlent leurs différents en agissant sur des tiers.
Quel camp choisir ? Quel parti prendre ? Qui seront nos gouvernants ? Les notables de Jérusalem se sont tournés vers les Romains occupants leur terre pour que leur volonté « religieuse » soit exécutée. Que faisons-nous ?
Une foule en liesse. Une foule accusatrice. Au milieu de ces foules, Jésus se soumet. Certes, il ne se précipite pas vers l’échafaud. Mais il ne se dérobe pas au drame qui va le terrasser.
La Passion du Christ ! On en parle beaucoup dans les milieux artistiques, mais cette Passion n’est pas une pièce de musée, une peinture, une œuvre musicale… même si toutes ces créations artistiques nous aident à comprendre l’importance de l’événement.
Le récit de la Passion que nous venons de proclamer à plusieurs voix, détaille le dramatique parcours de Jésus alors qu’il ne rencontre qu’incompréhension, hostilité, mépris. Ce récit éclaire la marche que doivent, dans le monde entier, accomplir les disciples du Christ agissant pour le bien de l’homme. Jésus est au maximum du don de soi. Il s’abandonne pour être au service des autres. Et on l’accuse de tous les maux. Dénué de tout péché, il accepte de recevoir en lui les péchés de l’humanité, plaçant en Dieu son espérance. Il dit :
Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages.
Pour que le mal soit déraciné du monde, il se substitue aux animaux qui, dans le Temple de Jérusalem étaient sacrifiés pour la rédemption du peuple. Autrement dit, si dans l’Ancienne Alliance des animaux étaient offerts en holocauste pour plaire à Dieu, ici, c’est Jésus lui-même, unique victime et grand prêtre, qui se donne, une fois pour toute.
Saint Fulgence de Rupse (5e siècle) écrit : « C’est lui, vrai Dieu et vrai grand prêtre, qui pour nous est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire en répandant non pas le sang des animaux, mais son propre sang… C’est donc lui qui, en lui seul, a présenté tout ce qu’il savait être nécessaire de réaliser pour notre rédemption. Oui, il était à la fois le prêtre et le sacrifice, à la fois Dieu et le temple. Prêtre dont la médiation nous réconcilie ; sacrifice qui opère la réconciliation ; temple dans lequel se fait notre réconciliation ; Dieu avec qui nous sommes réconciliés. Il est à lui seul le prêtre, le sacrifice et le temple, car, étant Dieu, il est tout cela selon la condition de serviteur ».

Free Traffic Exchange