Eco-dialogues de Thau : étapes de transition vers le bio par Jacques Caplat

2017-02-14 22

Plusieurs étapes de transition sont possibles pour sortir de la logique agricole "contre le vivant" (les
pesticides = "qui tuent"… les "mauvaises" herbes, les insectes, les champignons, etc.). Objectif :
nous diriger vers une agriculture de construction "avec le vivant", proche de "l'organisme agricole".
Et pour accompagner les agriculteurs dans cette trajectoire, il faut leur offrir plusieurs modalités,
selon les sensibilités.
-> L'agriculture "raisonnée" consiste à limiter l'emploi des pesticides — ne plus les employer
systématiquement, en s'appuyant sur l'observation fine — et à protéger les sols. Elle reste "contre le
vivant", mais en plus doux : "polluer moins pour polluer plus longtemps".
-> L'agriculture "de conservation" ou "sans labour" tente de recréer de la vie dans le sol. Mais
si on persiste à mettre du Round-Up pour éviter la montée des "mauvaises herbes", on continue à
polluer…
-> L'agriculture "durable" intègre les aspects économiques et sociaux, et l'autonomie sur
l'exploitation : on nourrit les vaches à l'herbe de la ferme, on élève les porcs sur la paille…
-> L'agro-écologie, version Inra et "Ministère de l'agriculture" consiste à rajouter des arbres au
milieu des cultures, à ramener des coccinelles, etc. Ce système reste "mécanique" et réducteur, mais
c'est déjà ça.
-> L'agriculture labellisée Bio consiste à supprimer la pétrochimie. Bien qu'elle soit insuffisante,
elle met le pied à l'étrier pour tout remettre à plat et se diriger vers la "vraie" bio.
-> L'agro-foresterie (avec des arbres) et plus largement, l'agro-écologie au sens de Pierre Rabhi,
recréent des écosystèmes agricoles, en créant une foule d'interactions entre les plantes cultivées, les
animaux domestiques et les sociétés humaines.
-> La biodynamie, développée par Rudolf Steiner, tient compte de la lune et des étoiles, et utilise
des préparations à base de cristaux.
-> La permaculture, une des formes les plus abouties de la bio, donne des rendements agricoles
extraordinaires. Imaginée par un Japonais dans les années 40, formalisée par des Australiens, elle
consiste à recréer un écosystème en mêlant intensément arbres fruitiers, légumes,… et à intervenir
le moins possible. Il s’agit d’une cueillette légèrement contrôlée, un peu comme la pratiquent les
Indiens d’Amazonie, en aménageant très légèrement leur forêt. Très « intensive » en travail, la
permaculture implique beaucoup de main-d’oeuvre (pour la récolte)