Le gouvernement roumain a cédé... Le Premier ministre, Sorin Grindeanu, a annoncé samedi soir son intention d’abroger, dès dimanche, le décret assouplissant la législation anticorruption qui a conduit des centaines de milliers de personnes à descendre chaque jour, depuis mardi, dans la rue. Des manifestations d’une ampleur jamais vue depuis la chute du dictateur communiste Ceaușescu, en 1989.
“Nous sommes à mi-chemin, nous avons presque gagné”, a commenté l‘écrivain Florin Iaru, présent dans le rassemblement de Bucarest samedi. Parmi les manifestants, nombreux pensaient bien au-delà, telle une jeune femme qui déclarait “attendre le retrait de cette mesure”. “Mais plus encore, ajoutait-elle, j’attends le départ de ces gens qui exercent le pouvoir et en qui nous n’avons plus confiance. Je trouve leur manière de faire inadmissible.”
Les manifestants entendent maintenir la pression. D’autant que se profile un nouveau projet de loi visant à gracier 2500 détenus… dont certains pourraient être des élus condamnés. Le chef du parti social-démocrate (PSD) au pouvoir, Liviu Dragnea, actuellement en procès dans une affaire d’emplois fictifs, pourrait d’ailleurs en bénéficier.