Âge : 31 ans.
Signes particuliers : « Homme, grand, suisse, avec une guitare blanche, chanteur ». C'est en ces termes que Fabian Sigmund, chanteur et fondateur de Fai Baba, aime se définir lui-même. Le portrait se révèle assez fidèle, bien qu'il eut pu mentionner aussi sa fine moustache et, éventuellement, sa casquette, deux atours dont il ne semble jamais se départir. Pour le reste, Fai Baba est une formation mouvante et à géométrie variable : en solo à ses origines en 2008, notre grand échalat a incorporé depuis quelques musiciens évoluant dans la même galaxie zürichoise. En cinq albums, dont le dernier, Sad and Horny, sorti fin 2016, le groupe de ce cow-boy indolent et rêveur, a composé un univers musical ancré dans l'Ouest sauvage, fait de blues sous opiacés, de pop psyché, de country distordue autant que de folk hallucinatoire. Sur scène, sa musique s'avère plus planante encore, sous l'effets de l'écho apposé sur la voix et les guitares. S'il peut lasser sur la longueur, le procédé « fantomatique » envoûte immanquablement.
Observations : S'il n'avait pas été musicien, Fabian Sigmund confesse qu'il aurait pu passer sa vie « dans une ferme, là-haut dans les montagnes, à traire des vaches ». Un mode de vie « typiquement suisse », qui lui va bien. Ce faux débutant – cinq albums, donc, à son compte – devrait en tout cas attirer le public sur son imminente tournée en France, ainsi qu'à l'étranger. Ce ne serait que justice.