Les victimes dénoncent les prêtres pédophiles / Pape

2008-04-19 1

C'est un total de 4 000 prêtres - sur un effectif de 42 000 - qui, jusqu'à aujourd'hui, a fait l'objet de poursuites judiciaires pour abus sexuels commis, pour la plupart, entre 1960 et le milieu des années 1980. Certains ont été condamnés pour des attouchements portant parfois sur des dizaines d'enfants. Pendant des années, les évêques ont muté des prêtres qu'ils savaient soupçonnés ou coupables de pratiques pédophiles. Au lieu de les livrer à la justice, ils les envoyaient en maison de repos et de prière. La hiérarchie a été désignée comme coupable de naïveté, de confiance mal placée, de goût du secret et peur du scandale. Les deux tiers des prêtres fautifs avaient été ordonnés au début des années 1970, c'est-à-dire à une époque où le clergé subissait une grave hémorragie et où il fallait remplir en urgence, sans vigilance, les séminaires, noviciats et écoles catholiques.

"Des milliers de prêtres prédateurs ont ainsi abusé des milliers, voire des dizaines de milliers d'enfants", soutient Barbara Blaine, responsable de l'association SNAP (Survivors Network for those Abused by Priests). De rares évêques ont donné leur démission. Proche de Jean Paul II, le cardinal Bernard Law, ancien archevêque de Boston, où le scandale avait éclaté après des mois d'atermoiements, a été contraint à la démission en décembre 2002.

Un peu plus tôt, en juin, la conférence nationale des évêques avait adopté, à Dallas (Texas), une charte pour la protection des mineurs. La hiérarchie s'engageait à indemniser généreusement les victimes, à mieux former son personnel, à ne plus tolérer le moindre dérapage. Au nom de la "tolérance zéro", une seule plainte suffit désormais pour renvoyer un prêtre. Une collaboration totale avec la police et la justice a été instaurée et une enquête menée auprès du million de religieux, prêtres, laïcs, employés de l'Eglise travaillant au contact des enfants.