Dr Raphael Le bouc, Lauréat de l'AAP 2016 de la Fondation pour la Recherche sur les AVC

2016-11-21 1

A découvrir les travaux de recherche du Dr Raphael Le bouc, neurologue, Lauréat du 1er Appel à Projets de la Fondation pour la Recherche sur les AVC réalisé en 2016 pour un montant global de 450 000 euros
www.fondation-recherche-avc.org

1. Quel est l’objectif de vos travaux ?
Dr Le Bouc : Ces dernières années, il y a eu d’importantes avancées en neuroéconomie, qui est un domaine des neurosciences qui étudie comment notre cerveau prend des décisions, comment il crée des comportements motivés.
En particulier les théories actuelles suggèrent que le cerveau réalise différentes étapes cognitives élémentaires, que l’on peut considérer comme des mécanismes élémentaires de la motivation.
Notre cerveau est capable par exemple d’évaluer la valeur des buts que nous voulons atteindre, d’évaluer le coût des actions qui sont nécessaires pour atteindre le but, de réaliser une optimisation entre les coûts et les bénéfices pour sélectionner la meilleure action ou la meilleure décision.
Le premier but de notre étude est d’utiliser de nouveaux tests diagnostic qui sont issus des théories de la neuroéconomie, pour quantifier l’atteinte de chacun des mécanismes élémentaires chez des patients qui viennent de subir un AVC. Le deuxième objectif est de déterminer précisément quelles sont les lésions qui sont responsables des différents troubles de la motivation. Enfin, le dernier objectif est de disposer d’outils pronostiques, d’être capable de prédire à l’avance quel patient souffrira de troubles de la motivation, et d’anticiper les difficultés que les patients rencontreront en rééducation puis dans le retour à une vie autonome.

2. En quoi, ces travaux vont-ils apporter un bénéfice aux patients d’un AVC à court ou moyen terme ?
Dr Le Bouc : Améliorer le diagnostic des troubles de la motivation aura plusieurs impacts pour les patients.
D’une part, ces outils diagnostics permettront de mieux suivre dans le temps l’évolution et de mieux quantifier la récupération des troubles de la motivation.
D’autre part, cela permettra de mettre au point des stratégies thérapeutiques ciblées, adaptées à chaque patient. On pense par exemple que des neurotransmetteurs comme la dopamine, la sérotonine, ou la noradrénaline, ont des effets spécifiques sur certaines étapes élémentaires de la motivation. Nous avons donc besoins de ces nouveaux outils diagnostics pour savoir quel traitement médicamenteux proposer à quel patient.
A plus long terme, d’autres traitements ciblés pourraient être proposés, comme de la stimulation trans-cranienne ou des méthodes de rééducation spécifique à chaque trouble de la motivation.
Et enfin, le fait d’être capable de prédire à l’avance ces troubles, dès les premiers jours de l’AVC, permettra de débuter ces traitements ciblés très tôt, et d’adapter le parcours du patient que ce soit en rééducation ou au moment du retour à domicile aux difficultés qu’il pourrait rencontrer.

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