Dans la ville irakienne de Qayyara, à une cinquantaine de kilomètres de Mossoul, règne un semblant trompeur de vie ordinaire. L’Etat islamique a été chassé de cette zone au mois d’août mais a continué à y mener des assauts, y compris des attaques chimiques. La petite Doaa, âgée de 5 ans, jouait dans son jardin lors qu’un projectile s’est abattu tout près libérant un gaz toxique. C‘était il y a un mois. La peau de son abdomen et de ses genous est toujours noircie et durcie. Sirhan, 20 ans, a lui aussi été atteint lors d’une précédente attaque. Pour ses médecins, il s’agissait de gaz moutarde.
“Après être tombée dans le jardin, la roquette a émis une odeur très forte, raconte-t-il. Ca sentait comme un corps calciné depuis trois ou quatre jours. Les forces de sécurité sont arrivées le jour suivant pour l’enlever. Ils pensaient que les substances chimiques n‘étaient plus actives, ils ont travaillé à mains nues, sans équipements de protection et n’avaient pas de spécialistes avec ceux.”
A Qaraqosh, la plus grande ville chrétienne d’Irak, une milice dit avoir découvert une unité de production de roquettes et d’engins explosifs de l’Etat islamique dans une église. Tombée aux mains des djihadistes en 2014, la ville a pleinement été reconquise par les forces gouvernementales cette semaine.
“C’est un pièce qui appartenait à l‘église, explique un milicien. Ils l’ont utilisée et ils n’ont pas touché à l‘église. Ils ne l’ont pas brûlée parce qu’il y avait ici leur unité de production.”
Tout comme cette église, la ville de Qaraqosh a été désertée par tous ses habitants il y a plus de deux ans. Et l’exode continue. Depuis le début de l’offensive sur Mossoul mi-octobre, plus de 47 000 personnes ont été déplacées.