Moins d’une semaine après le début de l’offensive des Forces démocratiques syriennes (FDS) sur Raqqa, la capitale autoproclamée des jihadistes d‘État Islamique, environ 5 000 personnes ont fui leurs foyers.
Appelées à gagner “le territoire libéré”, elles reçoivent l’aide des combattants des FDS qui sont environ 30 000 à tenter d’isoler Raqqa depuis samedi soir, depuis le début de l’opération “la colère de l’Euphrate”, déclenchée en coordination avec la coalition mise en place par les Etats-Unis.
Hameed Salman témoigne :
“C‘était difficile de s‘échapper, nous sommes partis sous les balles, j‘étais avec ma famille, nous avons laissé nos maisons, nous avons tout laissé derrière nous. Puis nous avons marché pendant un moment avant qu’on nous aide à atteindre Aïn Issa. Nous avons passé la nuit dans le froid, sans nourriture, nous n’avons rien mangé depuis hier“.
Ce sont des dizaines de familles syriennes qui ont fui devant l’avancée des FDS, des troupes qui rassemblent Kurdes, Arabes et Turkmènes.
“Nous leur avons demandé quoi faire et ils nous ont dit de quitter nos maisons, de fuir vers l’ouest, alors c’est ce qu’on a fait et on est venu ici et dieu merci on est en sûreté et nos enfants aussi“, explique une dame âgée, Fadwa Hussein.
Raqqa est occupée par les jihadistes de Daech depuis trois ans. Ils seraient 4 000 en son sein.
Les habitants y vivent dans la terreur, celle des exécutions, des décapitations, de la charia… Toutes les écoles, les mosquées, les banques, tous les commerces sont supervisés par EI.
Au quotidien, les conditions de vie des civils sont extrêmement difficiles.
“Tout était très cher, rien n‘était accessible, on ne pouvait pas aller et venir facilement, ni discuter ouvertement, de rien. Nous étions épuisés. Qu’est-ce que je peux vous dire de ces dernières années ? J’ai l’impression que ça fait 50 ans que ça dure…“, témoigne une jeune femme, Nofa Mohammed.
Avant le début de la guerre en 2011, Raqqa comptait 240 000 habitants.
Depuis cette date, 80 000 personnes ont fui. L’administration régionale va avoir du mal à faire face à ce qui se présente comme une nouvelle vague de déplacés.
Selon les Américains, Raqqa est la vraie capitale de Daech, et l‘éradication du groupe passe forcément par sa reconquête. Car c’est de là que les terroristes dirigeraient toutes les opérations politiques et militaires et planifieraient leurs attaques extérieures.
Avec agences