Quarante-trois mille personnes, selon la police ; 100 000, selon les organisateurs… La manifestation de samedi dans la capitale de la Corée du Sud, Séoul, pour réclamer la démission de la présidente Park Geun-Hye est l’une des plus importantes depuis une dizaine d’années.
Déjà très impopulaire après bientôt quatre ans à la tête de l’Etat, elle doit affronter un scandale à la frontière de la politique et du fait divers. Il lui est reproché sa très grande proximité avec une femme au parcours trouble, Choi Soon-Sil, 60 ans, arrêtée jeudi pour corruption. Fille du chef d’une Eglise de la vie éternelle, femme d’affaires et gourou, cette amie de longue date, devenue confidente et conseillère, a été surnommée Raspoutine par la presse.
Elle est soupçonnée de s‘être servie de son influence auprès de la présidente pour contraindre les conglomérats sud-coréens à financer des fondations douteuses, argent qu’elle aurait ensuite utilisé à des fins personnelles. Elle pourrait aussi avoir eu accès à des documents confidentiels, alors qu’elle n’avait ni fonction officielle ni habilitation de sécurité.
“Il se dit même que j’ai participé à un culte religieux d’inspiration chamanique dans ma résidence de la Maison bleue,
je le dis clairement : rien de cela n’est vrai”, a assuré la présidente dans une allocution télévisée. Elle a toutefois reconnu avoir été “négligente” dans sa relation avec Choi Soon-Sil et a déclaré être prête à être entendue par la justice.