Ce dimanche, le Nicaragua vote.
Et les grands favoris de ces élections, présidentielle et parlementaire, sont l’actuel Président Daniel Ortega et son parti, le Front sandiniste de libération nationale, le FSLN.
Ortega, 70 ans, qui se présente en tandem avec sa femme au poste de vice-présidente, est un “ancien guérillero socialiste”: http://america.aljazeera.com/opinions/2015/4/daniel-ortega-is-a-sandinista-in-name-only.html et l’ancien chef de la junte du gouvernement de reconstruction nationale.
Depuis 1979 et le renversement de la dictature Somoza, le même visage occupe donc la scène politique.
Mais il est véritablement arrivé au pouvoir pour la première fois en 1985. Président jusqu’en 1990, il est a été réélu fin 2006 et depuis, n’a pas quitté la présidence.
Voici mon enquête sur la tentation dynastique de Daniel Ortega au Nicaragua — via lemondefr https://t.co/zTmlD2wfRf— Frédéric Saliba (Fredsaliba) 4 novembre 2016
Sous sa direction, le pays a fait de grand pas en avant dans les sphères économiques, de la santé et de l‘éducation. Aidé par ses voisins, le Venezuela, Cuba, et l’Iran, Ortega a pu mettre en oeuvre des politiques économiques et des programmes sociaux efficaces et gagner en popularité.
Mais, depuis des années, Ortega concentre les pouvoirs. En 2014, il a fait supprimer la limitation du nombre de mandats présidentiels dans la Constitution.
Une réforme perçue comme un “cimentage” du pouvoir et une menace pour la démocratie.
“Ortega a désormais un contrôle total des institutions, le contrôle complet de toutes les institutions, y compris la police et l’armée qui ressemblent plus à une garde prétorienne“, explique Maria Tellez, ancienne commandante de la guérilla sandiniste.
“Honnêtement, le Président Ortega ne croient pas aux élections. Il l’a dit. Il pense que les élections ont des répercussions sur les pays, dressent les gens les uns contre les autres, qu’il ne devrait y avoir qu’un seul parti et que cela pacifierait le pays“,explique son ancien premier vice-président, Sergio Ramirez Mercado, sandiniste de la première heure.
Cette inquiétude est contagieuse, et pour cause. Contrairement aux élections de 2011, cette année, aucun observateur étranger n’a été autorisé à surveiller le bon déroulement des élections.
Les Etats-Unis craignent même une dérive autoritaire.
Le congrès américain a d’ailleurs menacé de bloquer les aides financières dont le Nicaragua dépend fortement si le processus électoral n‘était pas plus transparent.
Et ce, alors que le pays, selon la Banque mondiale, reste parmi les plus pauvres de l’Amérique latine : 30 % de ses habitants vivent sous le seuil de la pauvreté.
Ces tensions avant les élections ont conduit une partie de la population à manifester contre Ortega. L’opposition appelle au boycott de ces élections qu’elle qualifie de farce.
Même si beaucoup lui restent fidèle…
Las mujeres y familias nicaraguenses respaldan la candidatura del buen gobierno de nuestro c