Je n'étais pas née quand les chars sont arrivés la première fois sur la terre de Palestine.je n'étais même pas dans le ventre de ma mère à redouter qu'un jour ces gesticulations m'atteignent.je ne savais pas encore que l'on pouvait ici et là tuer son frère ou sa sœur,les dépouiller,entre dans la maison des morts et se vêtir de leurs habits.puis je vins au monde,nue et aussi pure que la première gorgée de lait qui coula au fond de moi pour me nourrir,plus tard quand mes yeux ont été ouverts au-delà de ce qu'il y avait juste à portée,on été scruter en moi-même et plus loin,j'ai vu.j'ai grandi avec ces images là,de gamin lançant
sur des pierres sans conséquences:
j'ai grandi presque dans l'habitude qu'il y avait un coin de ce monde où les
mots(paix)et(liberté)n'arriveraient jamais à se frayer un chemin du cœur au lèvres,comme une fatalité.puis j'ai grandi encore et désormais je sais qu'il y a pas de fatalité de quoi meurt-on en Palestine! de l'oppression sans limite d'un pays impérialiste qui prétend s'étendre sans délicatesse...de quoi meurt-on en Palestine!
de la complicité active et tacite de pays impérialiste qui prétendent,coudes serrés,mains dans la main,s'étendre sans délicatesse.De quoi meurt-on en Palestine ! de notre indifférence et de notre incapacité à infléchir, ici même la politique meurtrière que l'on fomente en notre nom.Qu'y a-t-il de fatal à cela ! Rien là bas,un peuple lutte et tente de ne pas disparaître sous les coups de buttoirs et nous interpelle.ici,nos vies qui se courent après n'arrivent même plus à contenir la vague brune,qui comme un lèpre,nous ronge et nous retrouverions nos frères et nos sœurs.là bas,à quoi rêve-ton quand on est à un pas de l'oubli et que les murs se dressent sans heurt,sans cris,sans haussement de voix.Pour elles,pour eux,pour nous-même,pour la pureté de nos premières gorgées de vie,aujourd'hui n'est pas un jour pour se souvenir.Aujourd'hui est un jour.