C’est le nouveau symbole d’une ville en pleine métaporphose, le pont Yavuz Sultan Selim à Istanbul. Il est censé soulager les deux ponts qui existent déjà dans la plus grande ville de Turquie. Derrière ce projet, la volonté du président turc. Accusé de folie des grandeurs par ses détracteurs, Mr Erdogan veut marquer de son empreinte la visage d’Istanbul. 800 millions d’euros d’investissement pour délester un peu la ville de ses bouchons tentaculaires. Cet ouvrage, conçu par les architectes français Michel Virlogeux et suisse Jean-François Klein et bâti par une joint-venture sud-coréenne (Hyundai et SK) a la plus grande portée au monde (1.408 mètres entre deux pylônes).
“Ce pont met la Turquie au premier plan mondial, c’est le plus spectaculaire construit ces dernières années”, a déclaré à l’AFP Michel Virlogeux, qui a entre autres conçu le Viaduc de Millau (sud de la France) et le Pont de Normandie (ouest).
“Je ne connais aucun exemple d’ouvrage conçu et construit en trois ans et demi”, souligne-t-il. “Il y a eu une volonté politique” d’aller vite, a assuré l’ingénieur.
Pour Erdogan, l‘évènement est aussi l’occasion d’un bref moment de gloire dans une Turquie toujours assommée, un mois et demi après un putsch raté.
#Istanbul’s Third #Bosphorus Bridge opens today! #Sentinel2 followed progress over past year https://t.co/UOk1WZKo7M pic.twitter.com/kN5n51xIwF— ESA EarthObservation (@ESA_EO) 26 août 2016
Les projets pharaoniques se multiplient à Istanbul. D’ici 2020, c’est un tunnel sous le Bosphore qui devrait voir le jour.
Entre temps un troisième aéroport devrait être achevé en 2018. Le projet, qui permettra à terme d’accueillir 200 millions de passagers, a été très critiqué, sa construction mettant en péril des zones forestières, poumon vert d’Istanbul, situées dans le nord de la métropole.