Sans-papiers et première de sa classe, son discours anti-Trump devient viral

2016-06-13 22

Au-delà de son lycée, c’est à l’Amérique tout entière que Larissa Martinez s’est adressée lors de sa remise de diplôme. Des trémolos dans la voix, la jeune femme a récité un discours plein d’humanité tout en glissant quelques pics à Donald Trump.

Pour démonter le discours xénophobe entendu lors de la primaire républicaine, l’étudiante a exposé son propre parcours en guise d’argumentaire. Entrée aux États-Unis pour fuir son père alcoolique au Mexique, Larissa Martinez raconte avoir trouvé un refuge dans le système scolaire.

Première de sa classe, la jeune femme vient de décrocher une bourse pour étudier dans la prestigieuse université de Yale. Malgré cette trajectoire honorable, elle a avoué être sans-papiers depuis 2010. « Je suis un des onze millions de sans-papiers qui vivent dans l’ombre aux États-Unis » déclarait-elle.

Dans un registre patriotique, l’étudiante a répondu à la volonté de Donald Trump d’ériger un mur entre les États-Unis et le Mexique « L’Amérique peut retrouver sa grandeur sans qu’on construise un mur à cause de la haine et des préjugés. » Une déclaration qui n’a pas manqué de faire réagir les partisans du candidat républicain. « Tu dois rentrer chez toi #LarissaMartinez… Il est temps de mettre l’Amérique d’abord (#AmericaFirst), pas les immigrés illégaux » a tweeté l’un d’entre eux.

Larissa Martinez n’est pas la première étudiante brillante qui déclare vivre en situation irrégulière. Mayte Lara Ibarra, une autre lycéenne texane s’était fendu d’une déclaration semblable sur les réseaux sociaux « Major de ma promo, moyenne de 4,5 sur 5, bourse pour l’université du Texas, treize médailles, belles jambes, et au fait, je suis sans-papiers. » déclarait-elle. Face aux attaques des partisans de Trump l’étudiante avait dû désactiver son compte. Certains étaient allés jusqu’à signaler son tweet au compte Twitter de l’agence qui procède aux expulsions d’immigrés illégaux. Pour rappel, le candidat Donald Trump souhaite « déporter de force » 11 millions de sans papiers.