Nicolas d'Estienne d'Orves, écrivain atypique - Interview

2016-06-01 48

Interview du 10 septembre 2014.
Ecrivain, journaliste à la revue Classica, collaborateur au Figaroscope. Petit-neveu de grand résistant.
A propos de la parution de son roman "La dévoration" (Albin Michel), son 19e livre, sur le cannibalisme.

Il aime l'époque XIXe fin de siècle, les mondes finissants, les atlantides, les moments où la nature prend sa revanche (les temples investis par la verdure), la nostalgie, les canulars, les bourreaux.

Une époque où les arts mineurs et majeurs étaient main dans la main (André Messager dirigeait Wagner ou "Pelleas et Melisande" de Debussy à l'Opéra Comique tout en écrivant des opérettes, Sacha Guitry, etc)
"Le milieu culturel français crève d'un cloisonnement permanent. J'aime quand il y a une sorte de circulation entre les genres. En France, on cloisonne, on met les gens dans des clapiers : soit vous êtes auteur de romans policiers, soit vous êtes auteur de romans dits littéraires traditionnels. Il s'agit de livres, il s'agit de musique, il n'y a pas d'art mineur ou d'art majeur. Il y a juste des bons livres et des mauvais livres, de la bonne musique et de la mauvaise musique. Et il y avait cette circulation incroyable dans la 1ère moitié du XXe siècle."

Comme son ami Benoît Duteurtre, Nicolas d’Estienne d’Orves pleure ce qui a disparu et s’évertue à le faire revivre avec le sourire sans se priver de clins d’oeil potache. Il a l’élégance de cacher une vaste culture esthétique derrière des couleurs pétantes, si possible non assorties. Le mauvais goût est l’une des dépendances les plus secrètes et les plus loyales de la noblesse morale.

Voici son programme :
- “Nocturne #6 op. 63? de Fauré (par Kun Woo Paik, si possible)
- "Qu'est devenue la Madelon ?", chanson de Charles Trenet
15:11 : Nicolas d'Estienne d'Orves évoque le talent de Charles Trenet
- “La Barchetta” de Reynaldo Hahn, chanté par Georges Thill
- “Mon Reve” extrait de “L’amour masqué” de Messager chanté par Susan Graham
- le quintet de “Maitres Chanteurs” de Wagner “Selig wie die sonne” (version Karajan 1951, si possible)
- “Memorial” composée par Michael Nyman (la BO du film “le cuisinier, le voleur, sa femme et son amant” de Peter Greenaway) (citation de Purcell)
Le Japonais cannibale.
- “Je mange” chanson de Oldelaf

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