Marcel Proust par Jean-Paul Enthoven (éditeur, journaliste)

2016-05-24 72

Interview du 5 septembre 2013.
L’oeuvre de Marcel Proust est tellement riche et sinueuse que la forme du dictionnaire - amoureux, forcément amoureux - se prête idéalement à une exploration sensible et associative, mue par le souvenir davantage que par l’exégèse universitaire. Les auteurs père et fils ont choisi leurs entrées, parmi les plus originales et les moins attendues, contournant les piliers de cette cathédrale sans Dieu qu’est La Recherche pour mieux saisir l’ensemble par différents points de vue.
Chez les Enthoven, la passion Proust est familiale, atavique, presque existentielle : les larmes du père de Jean-Paul Enthoven à trois pages de la fin d’À l’ombre des jeunes filles en fleurs (fleurs avec un “s”, les auteurs s’en expliquent).
La “liturgie proustolâtre” a encore de beaux jours devant elle, le tourisme proustien (de Combray à Vermeer, de Cabourg à Wagner) continue de se répandre à travers le monde. Et si on lira toujours Proust dans deux siècles, comme on lit toujours Rousseau et de moins en moins Voltaire et Sartre, c’est qu’il a mis toute sa vie dans son oeuvre et qu’il sent (lire l’entrée “Nez”) autant qu’il pense. Tant qu’on tombera amoureux, qu’on souffrira, et qu’on voudra être consolé par le haut, on écoutera Schubert, Chopin et on lira Proust. Marcel Proust, Jean-Jacques Rousseau, c’est nous.

Voici son programme :
1/ Prélude de la troisième suite de Bach pour violoncelle (durée: 2'51)
2/ Gabriel Fauré : Sonate n°1 en la majeur pour violon et piano
3/ Dvorak : Air à la lune (Russalka)
4/ Reynaldo Hahn : “Ciboulette” (2?17), (seulement l’air: “je m’appelle Ciboulette…”)

Mes “Madeleines” :
1/ “Avec le temps” (Léo Ferré)
2/ “Les moulins de mon cœur” (Michel Legrand)
3/ “Du côté de chez Swann” (Dave)