Sans doute nous est-il arrivé de poser cette question. Elle est comme une sorte d’entrée en matière pour communier à la vie de celui à qui l’on s’adresse. Sont alors exprimés des événements plus ou moins marquants, des sentiments éprouvés, des rencontres qui ont éclairé la vie.
Précisément, dans cette liturgie du cinquième dimanche de Pâques, ce qui est neuf, c’est la lumière. Malheureusement nous n’avons plus beaucoup l’occasion de voir surgir l’aurore. Le rythme de la vie nous coupe souvent de celui de la nature et le passage de la nuit au jour n’est plus remarqué.
L’évangile de ce jour se passe la nuit. Lorsque Judas quitte le cénacle, l’évangéliste nous dit : « Il faisait nuit ». Alors qu’il vient d’être illuminé par le bassin où Jésus lui a lavé les pieds et le plat d’où il a reçu la bouchée de pain, Judas part vers son destin : la trahison et le noir désespoir de la pendaison.
Pourtant, au cours de cette nuit, le soleil n’a pas disparu. Mieux, on y voit enfin clair, d’une lumière qui ne cesse de briller en tout temps et en tout lieu, la lumière de celui qui déclare : « Maintenant le Fils de l’homme est glorifié ». Ce « maintenant » est de chaque instant, car cette gloire n’a rien à voir avec les spots intermittents et artificiels qui cherchent à se donner à voir au gré de l’actualité.
Jésus est, de manière définitive, celui par qui nous voyons clair. A ceux qui cherchent à mettre sous le boisseau la lumière évangélique, Jésus vient rappeler que, sans lui, jamais une vraie lumière ne pourra durer.
Alors rayonnons-nous de cette lumière ? Quelle vraie joie nous habite ? Il n’est qu’un chemin pour l’atteindre : « Vous aussi aimez-vous les uns les autres ».