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C’est un livre qu’Annie Ernaux portait en elle depuis des décennies : dans « Mémoire de fille » (Gallimard), qui figure dans les listes de meilleures ventes depuis sa sortie début avril, l’auteur de « La Place » et des « Années » revient sur la première nuit qu’elle a passée avec un garçon, et sur les mois qui ont suivi.
Cet été-là, en 1958, elle avait 18 ans. Elle était monitrice dans une colonie de vacances. C’était, écrit-elle, la première fois qu’elle « sortait de son trou » et s’éloignait du café-épicerie que tenait ses parents. Mais comment retrouver, si longtemps après, les sensations éprouvées à ce moment-là ? Comment redevenir la personne qu’on a été, dans un monde qui n’a plus rien à voir avec celui d’alors ? Ces questions, parmi beaucoup d’autres, imprègnent « Mémoire de fille ».
Mais cette démarche permet-elle à Annie Ernaux de transformer des expériences très intimes en oeuvre universelle ? La dimension « sociologique » de son écriture la rend-elle plus fine, ou l’éloigne-t-elle au contraire de la littérature ?
Grégoire Leménager, de « L’Obs », et Jean-Christophe Buisson, du « Figaro-Magazine », ne sont pas d’accord.