Syrie : l'armée de Bachar al-Assad a repris à Daech la totalité de Palmyre !

2016-03-27 96

«Après de violents combats nocturnes, l'armée contrôle entièrement la ville de Palmyre, y compris le site antique et la partie résidentielle. Ils (les djihadistes) se sont retirés», a expliqué une source de l'armée.

C'est une victoire majeure du régime de Bachar al-Assad face au groupe Etat islamique. L'armée syrienne a repris ce dimanche le contrôle de Palmyre après en avoir chassé les djihadistes de l'EI, qui tenaient cette ville antique du centre de la Syrie depuis le 23 mai 2015, a annoncé une source militaire depuis la cité antique.

Les forces prorégime, appuyées par l'aviation russe, ont lancé le 7 mars une offensive pour reprendre Palmyre. L'EI avait notamment détruit les ruines antiques de la ville, classées au patrimoine mondial de l'Unesco. «Si nous gagnons, ce serait la première grande défaite infligée par l'armée à Daech», avait indiqué la veille une source militaire.

Opérations déminages : «Après de violents combats nocturnes, l'armée contrôle entièrement la ville de Palmyre, y compris le site antique et la partie résidentielle. Ils (les djihadistes) se sont retirés», a précisé la source militaire sur place. D'après cette source, les combattants de l'EI «se sont repliés vers Sokhné, Raqa et Deir Ezzor», leurs fiefs dans le nord et l'est de la Syrie.

«Les unités d'ingénierie de l'armée sont en train de désamorcer des dizaines de bombes et de mines à l'intérieur de la cité antique» qui contient des trésors détruits en partie par le groupe extrémiste. Le secteur des ruines antiques était totalement désert la veille car personne n'ose s'y aventurer à cause des mines posées par les djihadistes et parce que le terrain est totalement à découvert et donc exposé à des tirs de snipers.

Une victoire stratégique : D'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), «au moins 400 djihadistes de l'EI ont été tués depuis le début de l'offensive». «Il s'agit du bilan le plus lourd pour l'EI dans une seule bataille depuis son émergence» en plein conflit syrien en 2013, selon le directeur de l'OSDH.

D'un point de vue stratégique, cette victoire permet au régime de prendre le contrôle du grand désert syrien et donc de pouvoir avancer vers la frontière avec l'Irak, contrôlée en grande partie par les djihadistes. En Irak justement, l'EI est aussi la cible d'une large offensive de l'armée irakienne qui cherche à reprendre son fief de Mossoul, la deuxième ville du pays située dans le Nord.

«Palmyre sera la base à partir de laquelle s'étendront les opérations militaires contre le groupe terroriste Daech sur plusieurs axes, notamment Deir Ezzor et Raqqa», a annoncé le commandement de l'armée syrienne. Le but, ajoute le communiqué de l'armée, est de «resserrer l'étau autour de ces terroristes, de couper leurs lignes de ravitaillement et de reprendre les territoires sous leur contrôle pour mettre fin à leur existence (en Syrie)».

Responsable en outre d'atrocités dans les régions sous son contrôle et de vastes destructions du patrimoine, le groupe djihadiste a amputé Palmyre de ses plus beaux temples, ceux de Bêl et Baalshamin, détruits à coups d'explosifs. Et en septembre, il a détruit plusieurs des tours funéraires de la cité, avant de réduire en poussière le célèbre Arc de triomphe, symbole de l'essor de cette ville vieille de plus de 2000 ans.

Avant le début du conflit en Syrie en 2011, plus de 150 000 touristes visitaient cette oasis du désert située à 210 km au nord-est de Damas, aux 1000 colonnes, aux statues et à la formidable nécropole de 500 tombes. La directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, avait salué l'offensive de l'armée. «Depuis un an, le saccage de Palmyre est le symbole du nettoyage culturel qui sévit au Moyen-Orient».