SOS Autisme : Il est autiste, et alors ( Making of ) !

2016-03-21 73

Autistes et célébrités tournent ensemble pour faire avancer la cause... Fin février, Juliette Binoche, Samuel Le Bihan ou Anna Mouglalis se sont retrouvés dans le plus grand secret sur un plateau de tournage. Mais pas question de cinéma, les célébrités étaient venues tourner un spot pour sensibiliser l’opinion à l’autisme. " L'homme est un concept " s’est glissé dans les coulisses…

En deux jours, Alexandre en aura fait des kilomètres. “Je suis assistant de tournage, nous précise-t-il, un peu essoufflé, contrats à la main. Il faut que je rencontre toutes les personnalités pour qu’elles signent une autorisation de diffusion.” Un travail inédit pour ce grand gaillard de 27 ans, qui préfère d’ordinaire la solitude d’un bureau à la frénésie d’un plateau de tournage. Alexandre est autiste. "Aller vers les autres n’est pas quelque chose de naturel pour moi", confie-t-il. "Mais c’est un bon exercice." Et s’il s’est retrouvé ce dimanche de février sur le plateau, ce n’est pas par hasard : SOS Autisme, l’association dont il est le vice-président, a décidé de tourner un clip pour sensibiliser l’opinion à la cause.

Juliette Binoche, Anggun ou Samuel Le Bihan : Pendant deux jours, les célébrités se sont donc mêlées aux enfants, adolescents et adultes autistes pour porter un message : celui de l’importance de l’intégration des autistes dans la société. "C’est une nécessité de parler d’autisme autrement, pas de façon pleurnicharde", précise Olivia Cattan, la présidente de SOS Autisme. "Ok, ils sont autistes. Mais ils peuvent être intégrés et on peut les aider à devenir autonomes. Il y a encore tellement à faire."

Cette mère de famille, dont le jeune Ruben, dix ans, est lui aussi autiste, a pesé de tout son carnet d’adresse pour faire venir des stars. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que sa mobilisation a payé : Juliette Binoche, Anna Mouglalis, Anggun, Samuel le Bihan ou encore Arié Elmaleh, plus d’une quinzaine de stars se sont succédées pour intervenir sur le spot. "Lors du tournage du film Camille Claudel, j'ai eu l'occasion de tourner avec des autistes", explique Juliette Binoche, que l'expérience a "profondément touchée". "Vivre et grandir avec des gens différents fait que dans notre société, on est ensuite davantage prêt à accepter la différence", continue l'actrice.

Un peu plus loin, Samuel Le Bihan sort justement du plateau. "Etre artiste, ça sert aussi à ça : porter des messages auprès du grand public", renchérit l'acteur. "Il faut informer l’opinion sur le monde de l’autisme. Ces enfants ont besoin d’un accompagnement spécifique. Il n’y a aucune raison qu’ils n’aient pas les mêmes chances que les autres."

Je suis triste : Juste derrière lui, c’est au tour du jeune Gabriel de passer devant la caméra. Ce petit brun de 16 ans, qui en fait cinq de moins, joue aux professionnels. “Allez, Action !” crie-t-il au technicien, avant de réciter son texte en fixant le réalisateur. "Je suis triste", répète-t-il derrière l’objectif. "Parce que dans mon pays, la France, toutes les portes sont fermées aux autistes, l’école, le sport, la musique, le travail…" Il bute un peu sur les mots. Pour ne pas le déconcentrer, sa mère s’est placée derrière un rideau, et le regarde avec un oeil mi-amusé, mi-angoissé.

Elle a accepté tout de suite de participer au tournage avec son fils. "On en est à 29 structures", déplore-t-elle. "L’éducation de Gabriel nous coûte plus de 2.000 euros par mois. Il n’y a de place nulle part. On doit tout faire par nous-mêmes." Un constat partagé par de nombreux parents, présents sur le plateau. "J’ai dû arrêter de travailler quand ma fille a eu 5 ans", confie la mère de Julie, 17 ans. "Mais aujourd’hui, je veux montrer qu’avec un peu de sensibilisation et de bienveillance, on peut arriver à faire beaucoup : aujourd’hui, ma fille est en CAP et elle a même fait un stage dans une cantine."

Une détermination qui impressionne même des personnalités qui en ont pourtant vu d’autres. Nelson Monfort, qui s’apprête à partir, a lui aussi répondu présent. "Je suis venu montrer que le monde du sport doit s’impliquer", indique le présentateur. "Ce sont des enfants comme les autres. En aucun cas, l’autisme ne doit être un frein. Ça ne peut que les aider." Le clip sera diffusé à partir de lundi sur les chaînes françaises. Reste à espérer que le message soit transmis.

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