Mouvements de foule, insultes en tout genre : la réunion, censée durer deux heures, a été arrêté au bout de seulement 25 minutes.
Une réunion organisée à l'université Paris-Dauphine avec des habitants du XVIe arrondissement a dégénéré lundi soir : ces derniers s'opposent farouchement à l'installation d'un centre d'hébergement d'urgence, à destination des sans-abris, dans le bois de Boulogne. Les insultes ont fusé et la réunion a dû être interrompue.
Ils l'ont martelé : ils tenteront tous les recours possibles pour s'opposer à ce projet. Environ 1000 riverains du XVIe arrondissement se sont rendus lundi soir à l'université Paris-Dauphine, pour assister à une réunion d'information sur un projet de centre d'hébergement d'urgence, au Bois de Boulogne. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'échange est loin d'avoir été constructif. Comme en témoigne le journaliste de Libération, les insultes ont largement fusé. A coups de "fils de pute", "menteur", "collabo", "stalinien", "salope" et... "caca", rien que ça.
Résultat des courses : la réunion, censée durer deux heures, a été stoppée au bout de 25 minutes. Et il était bien difficile de trouver des personnes qui soutenaient ce projet. Peu importe les éclaircissements apportés par la préfète de Paris Sophie Brocas, qui a rappelé que ce centre, qui doit s'ouvrir cet été avec une capacité d'accueil de 200 personnes, n'accueillera que des sans-abris :"je le dis avec la plus grande fermeté : il n'y aura pas de migrants dans ce centre, de personnes qui viennent d'Afrique et d'ailleurs". Réponse dans la foule : "mettez-les à Calais !".
Avant que plusieurs insultes fusent à nouveau, notamment à l'encontre de Claude Bartolone également présent. Quelques minutes plus tard, le président de l'université tente d'apaiser l'assistance : "est-ce que vous vous rendez-compte du spectacle que vous donnez aux étudiants ?". Réponse là encore d'un haut niveau : "connard !".
Car la majorité des riverains qui s'était déplacée lundi soir en est persuadée : la ville de Paris s'apprête à imposer, sans consultation, un "nouveau Sangatte" au bois de Boulogne. Florent exprime sa colère auprès de Libération : "Les gens du quartier ont dépensé un argent fou pour acheter leur appartement et on va leur mettre des Algeco sous le nez". D'autant que cela posera des problèmes de sécurité, ont rappelé bon nombre de riverains, qui souhaitent pouvoir continuer à se balader en famille sereinement dans le bois.