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Guy Bedos : " Je suis agacé par Manuel Valls, je lui pète­rais bien la gueule " !

2016-02-28 35

Vidéo : « Je suis agacé par, je lui pète­rais bien la gueule »
Il a beau avoir pris sa retraite, Guy Bedos conti­nue de des repré­sen­tants de l'État. Mais hier, sur le plateau de la Nouvelle édition, il a carré­ment tapé sur les doigts des ministres, se montrant vis-à-vis de Manuel Valls.

Guy Bedos le dit haut et fort : il est « furieux de tout ce qu’il se passe en ce moment » et se consi­dère « déses­péré ». L’hu­mo­riste aux cinquante ans de carrière était invité à passer un coup de gueule hier sur le plateau de la Nouvelle édition de Canal+, présen­tée par Daphné Bürki. Et sur l’équipe gouver­ne­men­tale, il n’a pas mâché ses mots. Comme il l’a d’ailleurs toujours fait sur scène, donnant au passage l’en­vie à son drama­turge de fils, Nico­las, de déve­lop­per lui aussi avec éloquence des critiques acerbes vis-à-vis du monde de la poli­tique, notam­ment dans l’équipe de On n’est pas couché (France 2).

Concer­nant son rôle de dézin­gueur, Guy Bedos est plutôt rassuré d’avoir mis fin à sa carrière et de ne plus avoir à s’en prendre aux poli­tiques : « Si je devais le faire en ce moment, ça serait une catas­trophe. Je pous­se­rais des gens au suicide car je suis beau­coup plus sûr de mes dégouts que de mes goûts ». Mais chas­sez le natu­rel et il revient au galop. L’hu­mo­riste et acteur a ainsi dégainé la boîte à claques. Il a d’abord répondu à une très courte séquence d’un discours du ministre de l’in­té­rieur Bernard Caze­neuve, qui décla­rait cette semaine, à propos de la Jungle de Calais : « La mise à l’abri des migrants de la zone sud du campe­ment est une étape huma­ni­taire ». « Ah, pas lui ! », a-t-il asséné. « Je n’ai rien contre lui, c’est sûre­ment un brave type, mais il est très mauvais dans cette histoire. Il ment ».

Il faut dire que Guy Bedos connaît le sujet. Engagé dans plusieurs asso­cia­tions huma­ni­taires, telles que Emmaüs Inter­na­tio­nal, le Secours Popu­laire ou le Secours Catho­lique, il s’est senti parti­cu­liè­re­ment concerné par le drame des réfu­giés et rejette la faute sur le gouver­ne­ment français, inca­pable selon lui de convaincre David Came­ron qu’il est néces­saire d’ac­cueillir hommes, femmes et enfants qui fuient la guerre dans leurs pays. Il a d’ailleurs signé, en compa­gnie de 250 autres person­na­li­tés, une tribune dans Le Monde ce lundi contre le déman­tè­le­ment du campe­ment de Calais, inti­tu­lée « Ne rédui­sons pas la France à des barbe­lés et des bull­do­zers ». Il précise en outre s’être déjà rendu dans la Jungle, bien qu’il ne cherche pas à s’ex­po­ser « éxagé­ré­ment ».

Plus géné­ra­le­ment, Bedos affirme être déçu par les diffé­rents virages pris par la gauche, dont il s’est toujours reven­diqué bien que n’étant encarté dans aucun parti poli­tique. « Ma seule carte, c’est la carte de la ligue des droits de l’homme », balaye-t-il. Quant à François Hollande, qu’en pense-t-il ? Comme beau­coup, juge-t-il, il a voté en 2012 plus contre Sarkozy que pour son succes­seur. D’ailleurs, ce dernier n’est pas la prin­ci­pale cause de ses espoirs gâchés. Non, celui qui gêne, c’est défi­ni­ti­ve­ment le Premier ministre. Il balance : « Je suis plus agacé par Manuel Valls. Manuel Valls je lui pète­rais bien la gueule ».

Pour conclure son passage d’hier, il fait un dernier pont sur les amal­games opérés dans la gestion de la crise migra­toire et regrette la poli­tique inter­ven­tion­niste : « Tout ça, c’est du gâteau pour l’ex­trême droite. On mélange tout : les migrants, les réfu­giés, les terro­ristes, les djiha­distes. L’ar­mée française bombarde des villes en Syrie. Elle bombarde aveu­glé­ment. On tue les femmes, les enfants… nous, les Français ! ». Loin de dire que les atten­tats de Paris peuvent ainsi paraître justi­fiés, il note que la situa­tion est grave et fait d’ailleurs remarquer : « J’ai failli perdre ma fille, à un quart d’heure près. Elle avait rendez-vous avec des copains à une terrasse ».