Blessés à Verdun, ils ont survécu, sans se plaindre mais sans oublier. Leurs descendants évoquent, dans ce reportage, leur mémoire et leur calvaire.
"Je ne crains pas la mort mais j’ai peur d’avoir peur" : à Verdun, au cœur des tranchées à travers le journal inédit d'un poilu
Tous deux ont connu l’enfer des tranchées, et tous deux ont survécu au pire.
Tous deux ont connu l’enfer des tranchées, et tous deux ont survécu au pire. Le premier, Louis Mabille de Poncheville, un fils de bonne famille étudiant en droit, s’engage pour sortir de son oisiveté et défendre la patrie. Le deuxième, Raoul Houssard, un jeune agriculteur modeste, se bat pour "sauver la France". Cent ans après Verdun, leurs descendants reviennent, dans un reportage d’Anne Guéry et Jean-Marie Lequertier, sur les traces de ce père et de ce grand-père qui y ont combattu.
"Qui me dit que dans cet enfer, je ne perdrai pas la tête ?"
Patrick Descamps, le petit-fils de Louis Mabille de Poncheville, découvre il y a quelques années les carnets de guerre de son grand-père. Sept fascicules écrits par un jeune sous-lieutenant de 19 ans, engagé dans un conflit où il ne redoute qu'une chose, ne pas être à la hauteur. Il écrit : "Qui me dit que dans cet enfer, dont je n’ai actuellement aucune notion, je ne perdrai pas la tête, et ne deviendrai pas un lâche ?"
Nourrie d’une passion sans égale pour son père, Yvonne Claude, 96 ans, raconte comment ce dernier, engagé dans les chasseurs à pied, a été blessé en 1916 dans le bois des Caures, et comment, sans jamais se plaindre, il a vécu toute sa vie avec une balle dans le poumon. Mort en 1969, Raoul est enterré sur la terre qu’il avait défendue, à Verdun.