Passage de l'écologie scientifique à l'opérationnel. Philippe Clergeau, professeur d'écologie, MNHN.

2016-02-14 8

Les êtres vivants ont besoin de se déplacer au cours de leur cycle de vie pour se nourrir, se loger, se reproduire. Le brassage génétique entre individus au sein d'une même espèce implique cette possibilité de déplacement, de contact entre populations et communautés. Enfin, face aux aléas ponctuels comme aux changements fondamentaux, à l'instar des pollutions, de l'urbanisation ou du changement climatique, les espèces doivent aussi pouvoir se déplacer tout simplement pour rejoindre un habitat naturel au sein duquel elles pourront survivre.

L'habitat naturel de l'être humain du 21e siècle – la ville ou le village – ainsi que ses infrastructures de transport ou encore ses pratiques agricoles, sylvicoles et d'artificialisation des cours d'eau constituent des obstacles au déplacement de nombreuses espèces et amènent à considérer les passages restant disponibles comme des continuités écologiques plus ou moins fonctionnelles.

Si le concept est relativement bien connu pour les espaces ruraux, il est beaucoup moins bien étudié et connu pour le milieu urbain dense. C'est pourquoi Natureparif, l'Agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, en partenariat avec l'Etat et la Région, co-porteurs du Schéma régional de Cohérence écologique (SRCE), a proposé de participer à une journée d'exposés et de débats réunissant naturalistes, chercheurs et techniciens.

Les résultats de travaux de recherche comme d'actions menées en Île-de-France mais aussi dans d'autres grandes agglomérations françaises ont permis de mieux comprendre les phénomènes et les moyens d'agir pour favoriser des continuités écologiques urbaines fonctionnelles, afin de mettre en œuvre collectivement les mesures nécessaires, dans la cadre du plan d'action stratégique du SRCE.