Les assemblages polliniques actuels restituent une image fidèle de la végétation locale et régionale mais la palynologie peut également servir à décrire les environnements passés.
Le pollen est un puissant marqueur de la réponse de la végétation aux changements climatiques du Quaternaire. Lors des périodes froides, les assemblages polliniques dominés par les herbacées reflètent des milieux ouverts. A l’inverse, lors des périodes de réchauffements climatiques, l’augmentation des taux de pollen d’arbres témoigne de la reconquête forestière.
La morphologie des grains de pollen varie selon les plantes émettrices. Les assemblages polliniques actuels restituent alors une image fidèle de la végétation locale et régionale, avec une signature caractéristique selon que le milieu est ouvert ou fermé.
Appliquée aux derniers millions d’années en suivant une démarche actualiste, la palynologie va également servir à décrire les environnements passés. En effet, le pollen émis, transporté puis déposé sur le sol peut se conserver lorsqu’il est enfoui rapidement dans le sédiment.
La période géologique du Quaternaire se caractérise par l’émergence puis la récurrence de cycles climatiques depuis 2,6 millions d’années. Les analyses polliniques entreprises sur des sédiments quaternaires enregistrent les dynamiques environnementales en réponse à ces changements climatiques. Des assemblages polliniques dominés par les herbacées témoignent de l’ouverture des milieux lors des périodes glaciaires. L’essor des taxons polliniques d’arbres marque la reconquête forestière lors des périodes interglaciaires.
Par Vincent Lebreton, Palynologue, maître de conférences
Département de Préhistoire, UMR 7194 CNRS « Histoire naturelle de l’Homme préhistorique », Muséum national d'Histoire naturelle