Le grand angle diplo : Hollande, pour un new deal à New Dehli

2016-01-23 13

Le grand angle diplo : Hollande, pour un new deal à New Dehli

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Le président de la République s’envole pour le Penjab et pour New Dehli ce week-end, une visite de trois jours avec cinq ministres et 50 patrons, c’est beaucoup, mais il s’agit aussi d’y signer des contrats dont celui des avions de combat Rafale qui était en négociation depuis des années, et de parler climat et terrorisme, deux dossiers majeurs.

C’est assez rare qu’un chef d’Etat français retourne deux fois dans un pays étranger pour une visite d’Etat au cours d’un même mandat mais l’Inde fait exception. François Hollande a été invité pour célébrer la Fête nationale indienne, un geste protocolaire pour signaler l’importance que l’Inde accorde à la France, l’un de ses partenaires européens majeurs sur le plan commercial et stratégique. Le nouveau premier ministre indien, Narendra Modi avait choisi de faire étape uniquement en France et en Allemagne lors de son premier déplacement en Europe l’an dernier. La France est en effet le troisième investisseur en Inde derrière les Etats-Unis et le Japon avec plus de 400 sociétés françaises sur place employant près de 300.000 indiens. Mais Narendra Modi n’est pas non plus du genre accommodant dans la négociation. Partisan d’un nationalisme économique qui passe par le « fabriquer en Inde », il a imposé que le contrat Rafale bénéficie de larges transferts de technologie, condition sine qua non pour des commandes supplémentaires, on parle d’une centaine d’avions, au-delà des 36 qui feront l’objet de la signature au cours de la visite.

On l’a bien compris également lors de la COP 21, l’Inde ne veut pas faire les frais d’un accord sur le réchauffement climatique qui la fragilise dans son développement économique. Après l’accord de Paris en décembre, il faut maintenant passer aux actes.
L’Inde a promis de porter à 40% la part de ses énergies renouvelables, ce qui est considérable pour un pays d’un milliard 250 millions d’habitants avec une croissance à 8%, mais à condition que les pays riches, là encore, la fassent bénéficier de transferts technologiques ou de montages financiers qui lui permettent d’atteindre ces objectifs. De ce point de vue, les industries françaises dans ce secteur, notamment dans le domaine des villes intelligentes, sont en bonne position pour coopérer avec les indiens. L’Inde s’inquiète également du terrorisme. Traumatisés par les attentats de Bombay en 2008, par la progression des talibans en Afghanistan et au Pakistan et par l’apparition de l’Etat islamique dans son environnement proche, les dirigeants indiens ont accru leurs échanges avec les services français dans ce domaine et dans celui de la cybercriminalité.

Qu’on n’aille pas croire pour autant que la France privilégie l’Inde au détriment de la Chine. Les enjeux ne sont pas les mêmes, mais on sent qu’il y a entre Paris et New Dehli, de nouvelles perspectives avec une Inde qui ambitionne d’être la première porte de l’Occident en Asie.

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