Depuis mercredi 18 novembre, jour de l'assaut du Raid rue du Corbillon à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) contre des terroristes impliqués dans les attentats du 13 novembre, Sabrine et son fils n'ont plus de toit. Comme les autres locataires de l'immeuble, la jeune femme de 22 ans dort depuis quatre nuits sur un lit de camp au gymnase Maurice Baquet. "Mon appartement est totalement détruit. La police nous a évacués pendant l'assaut, moi et mon fils. Nous n'avions rien sur nous. Ni papiers, ni vêtements. On a tout laissé là-bas", raconte-t-elle, épuisée. Son appartement était situé au 2e étage, juste en dessous de la cache des terroristes. "On ne peut même pas retourner là-bas pour récupérer quelques affaires. La police scientifique est toujours sur place et de toute façon, je ne pourrais retourner chez moi, il n’y a plus d’escalier", nous explique-t-elle. Ce jour-là, celui de l'assaut, Sabrine avait déjà témoigné devant les caméras de télévision, le visage dissimulé derrière son voile, "pour garder l'anonymat". "J'ai un enfant. J'avais peur d'être reconnue", se justifie-t-elle.
Depuis, elle accepte de parler à visage découvert. "Des proches m'ont reconnue. Alors, ça ne sert plus à rien de me cacher", sourit la jeune femme qui arbore un discret piercing sur le nez.
Désemparée, mais pas désespérée, Sabrine espère maintenant pouvoir être relogée, avec son fils. Mère célibataire, cette entrepreneuse dans le bâtiment veut reprendre son travail au plus vite. Et retrouver une vie "normale". "Ils nous ont proposé en attendant un hébergement dans un hôtel. Mais après ? J'ai peur qu'on nous oublie et qu'on nous laisse tomber", s'inquiète la jeune maman.
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