On dit souvent que les smart grids sont à l'intersection entre le monde de l’énergie et celui du numérique. Dans le réseau électrique historique tel qu'il a était construit en France, l’énergie est produite de façon centralisée et distribuée de façon descendante vers tous les points de consommation.
Dans le réseau tel qu'il commence à se développer et le réseau de demain les productions d’énergie vont être beaucoup plus distribuées avec des moyens de production plus petits. Une éolienne c'est quasiment mille fois plus petit qu'une centrale nucléaire.
Pour cela il y a besoin de mieux connaître l’état de fonctionnement du réseau et c'est là que le numérique entre en jeu grâce à d'avantage de données, d'avantage de capteurs, d'avantage de bases de données. On permet au gestionnaire de réseau de mieux piloter son réseau. Et finalement les smart grids c'est ça, c'est cette intersection entre ces deux mondes, celui d’électricité et celui du numérique.
L'ADEME depuis de nombreuses années se positionne en tant que challenger constructif du projet Linky et je crois qu'aujourd'hui on peut vraiment considérer que ces compteurs vont permettre des économies d’énergie chez les ménages. Donc il va y avoir des transmissions d'informations tous les jours, du compteur Linky vers le système d'information d'ERDF pour connaître la consommation de la journée.
Ce qui va également être possible avec le compteur Linky, ce sont des transmissions d'informations dans l'autre sens, c'est à dire qu'ERDF, le gestionnaire du réseau de distribution, va pouvoir envoyer des informations vers le compteur par exemple pour changer la puissance souscrite.
Le compteur communique avec le système d'informations d'ERDF par un protocole qui s'appel CPL, c'est à dire qu'on utilise les fils électriques sur lesquels circule le courant électrique pour transmettre cette information en courant porteur en ligne (CPL) et non pas des ondes électromagnétiques. On module la fréquence du signal 50Hz pour y faire passer des données informatiques.
Ces données vont permettre à la collectivité de connaître la consommation, de prioriser peut-être des actions de rénovation énergétique ou d'autres actions de planification territoriale. Ces données vont aussi permettre de donner un sens collectif à cette action. On sait qu'un consommateur, s'il a l'impression que ses actions s'inscrivent dans une dimension plus collective, par exemple portée par une collectivité pour réduire globalement la consommation d’énergie, un consommateur peut être d'avantage sensibilisé. Et donc toutes ces expérimentations là ont un sens et on espère que les collectivités vont s'emparer de ces données là.