La Birmanie va vivre un moment historique. Demain, dimanche 8 novembre, auront lieu les premières élections libres et démocratiques depuis 25 ans. 90 partis sont en lice, mais un se distingue : celui d'Aung San Suu Kyi.
La lauréate du prix Nobel de la paix 1991 est la grande favorite face au parti des militaires, au pouvoir depuis 50 ans. A Rangoon, dans son fief, on salue les changements indéniables. "Il y a partout des images d'Aung San Suu Kyi. Mais il y a cinq ans, si quelqu'un en publiait une, il pouvait être emprisonné pour de longues années", confie à France 3 un Birman.
L'armée respectera-t-elle le résultat ?
Aung San Suu Kyi est très populaire mais elle est restée muette durant toute la campagne sur la situation des musulmans de l'ethnie des Rohingya, persécutés depuis des années et privés du droit de vote. Dans ce pays a forte majorité bouddhiste, le scrutin ne s'annonce pas transparent mais il représente malgré tout un progrès.
La transition sera quand même lente, la dictature militaire - qui a pourtant promis qu'elle respectera le résultat des urnes - s'étant assurée une possibilité de blocage institutionnel en cas de changement de régime.