L'ancien ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, est décédé lundi 29 juin à l'âge de 88 ans des suites d'un accident cardiaque. Une annonce qui émeut la classe politique dans son entièreté. Et même si Charles Pasqua se revendiquait de droite, les élus de gauche n'ont pas manqué de lui rendre un dernier hommage prudent, quitte à citer parfois quelques polémiques.
A commencer par l'ancien sénateur, Jean-Luc Mélenchon, qui garde un souvenir controversé de cet «homme marqué par la résistance». «Je le croise une fois dans le couloir et je lui dis : "Mais dis donc Charles, c'est toi qui a expulsé 43 diplomates américains ?" Il me répond : "Non, c'est pas moi". On passe, je me retourne et je lui dis : "Si, c'est toi. Je m'en souviens très bien". Il me dit : "Non, moi j'ai expulsé 43 espions américains"», se souvient-il en imitant Charles Pasqua avec un accent méridional très prononcé.
«C'est une personnalité très contrastée avec quelque chose de jovial et drôle et une part d'ombres», confirme le ministre des Finances, Michel Sapin. Mais il était avant tout un «grand gaulliste», comme le rappelle le leader du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis.
Un «serviteur et amoureux de la France», tel est le souvenir qu'il laisse aux élus du parti Les Républicains (LR). Le député LR de l'Eure, Bruno Le Maire, confie même avoir «beaucoup de respect pour le résistant et pour le gaulliste». Le député Patrick Balkany explique que «toute sa vie, Charles Pasqua a eu cet esprit de résistance» puisqu'il «était marié avec la France» et «aimait défendre son pays». «L'âme d'un combattant», souligne encore le fondateur du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers. Pour Sarkozy, dont il était le mentor, «c'était un homme très gentil».