Kabylie :L'affaire des poseurs de bombes ;un scénario parfaitement des services secrets locales et étrangers!
Matub Lwennas 1982 "Umahvusiw" Traduction par Yalla Saddiki.
Au cours des années 1970, les autorités algériennes multiplient les provocations à l'endroit des militants berbéristes et des intellectuels Kabyles: en janvier 1971, le cercle d'études berbères et l'Union nationale des étudiants algériens) sont dissous par le pouvoir de Boumedienne après de nombreuses manifestations et d'arrestations. Entre 1973-1974, la chaire berbère de l'université d'Alger (sous la direction de Mammeri) est supprimée définitivement. En 1974, les prénoms berbères sont interdits, l'état civil refusant tout nom non-musulman. Après la prise de conscience sur la question berbère et la succession des événements en Kabylie durant cette période les autorités multiplient la répression; en juin 1974, lors de la fête de la cerise à Larbaa Nath Irathen en Kabylie, la gendarmerie réprime violemment les manifestants mécontents en raison du remplacement de plusieurs chanteurs kabyles par des improvisations de chanteurs arabes, avec plusieurs morts parmi les manifestants.
Lors d'une entrevue, Smaïl Medjeber déclare : « Des hommes et des femmes et récemment, des milliers d’enfants ont, chacun à sa manière, porté le lourd flambeau de la longue lutte pour la revendication, la réhabilitation, la renaissance et la promotion de la langue et culture amazighes. Leur noble sacrifice n’a pas de prix. » Avec d'autres militants comme Hocine Cherradi, Mohamed Haroun, Ferhat Mehenni, Lounès Kaci, Rachid Hammiche sont les initiateurs du combat pour la langue et la culture amazigh, et leur engagement allait déboucher sur le déclenchement du Printemps berbère en avril 1980. Leur apport militant marque le combat identitaire berbère.
Des associations culturelles berbères comme l'Association Tamazgha ou l'Association Berbère Taferka soulignent leur engagement militant et leur courage de défier la dictacture de Houari Boumediene en s'attaquant aux symboles de la répression (bombes posées aux tribunaux militaires d'Oran et de Constantine) et de la propagande (le journal étatique El-Moudjahid) à travers des cérémonies d'hommages organisées en France et en Kabylie à l'occasion des commémorations du printemps berbère.
L’affaire des poseurs de bombes d’El Moudjahi
Smaïl Medjeber, Mohamed Haroun, Hocine Cheradi et Lounès Kaci sont liés à l'attentat contre le quotidien El Moudjahid . Ils forment selon l'État algérien un commando de saboteurs. Le 3 janvier 1976, les autorités procèdent à des arrestations dans les rangs des opposants au pouvoir. Parmi eux se trouvaient Smaïl Medjeber et Mohamed Haroun qui sont accusés d'« activités subversives ». Ils sont détenus et torturés...