Lutte contre le gaspillage alimentaire : la parole au Syndicat National des Hôteliers Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs

2015-04-17 216

Interview de Didier Chenet Président du Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs lors de la conférence de presse relative à la remise du rapport de Guillaume Garot intitulé, lutte contre le gaspillage alimentaire : proposition pour une politique publique.
De 20 à 30 kg de nourriture jetés par chacun de nous en France chaque année, 140 kg par habitant pour l’ensemble de la chaîne alimentaire, soit entre 12 et 20 milliards d’euros gaspillés au total : la réalité du gaspillage alimentaire est impressionnante. En période de crise, la lutte contre le gaspillage alimentaire semble aller de soi. Et pourtant, rien n’est simple. Car ce gaspillage est aussi le signe d’un système de production et de consommation en crise.

UN CHOIX DE SOCIÉTÉ
Posons une conviction d’abord : lutter contre le gaspillage alimentaire, c’est s’engager pour une société plus solidaire et plus responsable. Plus solidaire parce que cherchant à assurer à chacun l’accès à une alimentation suffisante et de qualité. Plus responsable parce qu’agissant contre les dérives de la société de surconsommation. C’est donc le choix de produire et de consommer autrement.

- C’est un enjeu éthique : comment accepter le gaspillage alimentaire alors que tant d’êtres humains meurent de la faim chaque année, ou, plus près de nous, peinent à se nourrir chaque mois.

- C’est un enjeu économique : jeter de la nourriture, c’est jeter des euros à la poubelle. L’ADEME a estimé à 159 euros par an et par personne la valeur de l’alimentation ainsi perdue.

- C’est un enjeu écologique enfin. L’idée de bâtir une véritable politique publique de la lutte contre le gaspillage doit être articulée avec les efforts et les politiques du Gouvernement pour lutter contre le changement climatique et promouvoir l’agroécologie : préserver nos ressources et notre environnement, pour nourrir le monde et léguer aux générations futures une planète et des sociétés plus fortes, plus solides et moins individualistes.

«PAS DE PLANÈTE B...»
Rappelons aussi que la lutte contre le gaspillage alimentaire constitue l’une des réponses incontournables à une question essentielle pour l’avenir de l’Humanité : le défi alimentaire. 7 milliards d’êtres humains aujourd’hui, dont plus de 800 millions
souffrent de la faim. Près de 9 milliards en 2050, et certains estiment qu’il serait nécessaire, à modèle constant, de produire 70% de nourriture en plus. Alors même que d’ores et déjà la FAO pense que nous perdons ou gaspillons 30 à 50% de la nourriture que nous produisons. Il n’y a pas de plan B, car nous n’avons pas de planète B, a récemment affirmé le Secrétaire Général de l’ONU...

Télécharger le rapport
http://www.developpement-durable.gouv.fr./IMG/pdf/Rapport-Gaspillage-alimentaire_cle0ea927.pdf

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