270 bis est l'article du Code pénal italien qui réprime ce qu'il appelle les "associations subversives", c'est-à-dire celles qui - selon l'appréciation des juges - "visent à la subversion violente des institutions". Marcello de Angelis avait commencé à mener des "activités subversives" un peu avant ses quatorze ans, comme c'était courant dans l'Italie des années 70.
En trois mois le monde entier s'était écroulé : de nombreux amis arrêtés, son frère aîné (Nanni) décédé dans des circonstances obscures dans une cellule d'isolement, sa fiancée, enceinte de cinq mois, détenue jusqu'à la naissance de son fils. Somme toute, une expérience très désagréable. S'ensuivirent neuf années de voyages et de séjours à l'étranger (plus ou moins clandestins) avec un bref intermède carcéral en Angleterre. A
Après presque dix ans, Marcello prit la décision de s'en retourner chez lui, quoi qu'il en coûte, à tort ou à raison. Il décida de purger la condamnation à 5 ans et 6 mois de réclusion criminelle "au sens de l'article 270 bis" et il rentra à la prison romaine de Rebibbia, où son frère était mort et son fils était né.
un seul et surprenant point positif était sorti : une k7 qu'il avait envoyé à l'ami incarcéré avait fait le tour de l'Italie et il n'y avait pas un jour sans qu'il ne rencontra quelqu'un qui connaissait ses chansons par coeur, les interprétait et les faisait connaître.
Vu cela, et conformément au proverbe "une chanson fait plus de dégâts que cent mille tracts", il empoigna à nouveau sa guitare. Avec Claudio Scotti - dit Gianetto - un vieux co-inculpé retrouvé après toutes ces années, le jeune Ultra du Lazio Antonello Patrizi - dit Babba - et le batteur Gianlucca Rizzante, il constitua la première mouture de 270 bis, ainsi appelé en l'honneur de son expérience procédurale... C'était en 1993.