Galerie Patrice Peltier - Denis Rivière

2015-03-31 11

Chevalier des Arts et des Lettres, Denis Rivière est un peintre français né en en 1945 à Honfleur. Il vit et travaille à Paris et dans l’Aisne. Peintre de formation classique, Denis Rivière a manifesté son intérêt pour l’antiquité et la culture égyptienne.

Quelques mots de l'artiste dans l'avant-propos qu'il a consacré à l'exposition :



« La peinture n’est pas un art de la communication. C’est avant tout le moyen sublime pour mettre le voyeur en face de ses propres réalités. Elle agit comme un révélateur qui fixe dans l’instant le fragile équilibre de l’être.» (...)

« Je suis un baigneur sans nom, sans âge ni origine. Asexué comme un ange. Il m’a trouvé dans une brocante vide-grenier et m’a demandé d’être son modèle. Me voilà devenu pour un temps limité, l’égal de ces odalisques et autre ingénue nue comme un bébé joufflu. Fabriqué en celluloïd je suis destiné à exister sous forme de matière colorée à base d’huile et muter ainsi du plastique à la plastique. Il souhaite que je pose dans des situations ou des paysages parfois étranges ou incongrus. Il tente avec conviction de figurer une vision proche de la réalité visuelle et d’y introduire un élément qui perturbera le regard. Après avoir fait des séjours riches en documentations sur les cultures romaines, hellénistiques et égyptiennes, il m’a confié avoir beaucoup travaillé sur ces civilisations. Ainsi revisitant la Grèce antique, il m’impose de soulever un Blockhaus de la dernière guerre comme travaux d’Hercule. Il me rappelait à cette occasion avoir peint toute une série sur le mur de l’Atlantique érigé par les allemands lors du conflit 39/45. J’ai dû prendre des bains dans des eaux différentes. A la mer, pour évoquer les drames de ces gens qui disparaissent noyés dans l’indifférence coupable de ceux qui n’ont jamais faim. J’ai appris à flotter sur des eaux calmes comme John Everett Millais nous le propose dans son tableau fameux « Ophélie » de 1852, mais aussi de plonger parmi les feuilles de nénuphars pour tenter de récupérer Claude Monet tombé au fond de l’étang. Il m’a construit une balançoire sur une grosse branche d’un des nombreux arbres de son jardin m’a assis dessus et m’a demandé de prendre la pose. » (...)

« Mais pourquoi peindre de cette façon ? » lui demandais-je un jour, en l’observant travailler dans le silence de son atelier. « Vois-tu, me répondit-il, j’ai besoin de rêver et d’être le premier étonné de la situation pour pouvoir espérer surprendre le spectateur. Ma façon de peindre découle de ce constat. Il me faut être le plus près de la réalité, donc revisiter la technique et être très exigeant dans la réalisation formelle pour m’assurer que le regardeur n’aura pas la tentation d’imaginer une autre image , un autre sens que celui que j’ai choisi de développer. Le résultat est peut-être à contre-courant d’une société qui est sous l’emprise du spectacle au détriment du fond, mais ma nécessité m’oblige à préférer le sens sur la forme. » (...)

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