Attention ce témoignage parle de violences sexuelles, il peut heurter la sensibilité de certains spectateurs.
Lecteur :
Fayçal Azizi
Réalisation : Catherine Zavlav et Cécile Nicouleaud
Image : Ruben Garcia
Montage : Ruben Garcia
Musique : Malik Ati
Mixage : VTP
Infographie : Christine Bruneteau
Etalonnage Cécile Nicouleaud
texte du témoignage :
Témoignage n°3, lu par Fayçal Azizi
« Je travaillais comme aide-comptable dans une PME. J’étais sous la responsabilité d’un homme qui était mon supérieur hiérarchique.
Après des questions très personnelles gênantes, vinrent les premiers attouchements, quotidiens. Il me touchait le bout des seins, les fesses. « Quelle faveur d’être touchée par son patron ! »
Et un jour, le premier viol, avec son doigt, là, contre les armoires métalliques. Je me débattais. Alors il a menacé de me licencier. J’étais terrorisée, je pensais à mes deux enfants à charge. Cette année-là, il m’a violée, plusieurs fois.
Toujours avec ses mains ou avec sa bouche. Cet homme était impuissant.
Toujours en m’ordonnant de me taire, sous peine perdre mon emploi.
Je ne pouvais pas parler. Il est même venu jusque chez moi, a bousculé mon neveu, et est venu me violer jusque dans ma propre chambre ! J’étais terrorisée.
A l’agonie, je pleurais.
A partir de cette période j’ai exercé les fonctions de comptable, sans en avoir le salaire ni le statut. Quelle promotion me direz-vous !
J’ai été soumise au chantage sexuel de mon patron. Pour être augmentée selon lui, il fallait « faire plus de bisous au patron, et le laisser me caresser ! »
Et il me violait pendant l’heure du déjeuner. Il me disait qu’en tant que patron, il pouvait faire ce qu’il voulait de moi, qu’il n’y avait rien de plus simple que de licencier une salarié en comptabilité.
J’ai bien tenté d’en parler, au conseil juridique de ma mutuelle, celui-ci m’a déconseillée de faire quoi que ce soit, compte tenu de la difficulté à prouver ce que j’avançais.
Je suis en arrêt depuis 2 ans, pour un syndrome anxio-dépressif profond, post-traumatique lié à ce que mon patron m’a fait subir, et qui a été reconnu en « accident du travail » par la sécurité sociale.
Comment vous faire comprendre à quel point je suis détruite. Cet homme m'a tuée sans enterrer mon corps, laissant mon âme errer dans un monde dépourvu de tout espoir, incapable de me reconstruire.
C’est terrible… vous savez, le jour où son chien est mort, il m’a violée avec son doigt : « parce qu’il avait besoin de se faire consoler car son chien était mort et enterré dans un coin de son jardin.... »
" Ma vie à moi, elle ne vaut même pas celle d'un chien."