Quelque 45 000 personnes ont manifesté à Brasilia contre la présidente de gauche Dilma Rousseff, empêtrée dans la crise économique et le scandale de corruption Petrobras. A Sao Paulo, mégapole de 11 millions d'habitants et fief de l'opposition, un million de manifestants selon la police militaire ont envahi à perte de vue l'immense avenue Paulista et les rues adjacentes dans le centre-ville. Des manifestations similaires se sont déroulées dans au moins 80 villes du pays.
La justice enquête sur 49 hommes politiques, en majorité membres de partis de la coalition au pouvoir, soupçonnés d'avoir touché des pots-de-vin de Petrobras tirés de commissions versées au groupe pétrolier par ses sous-traitants en échange de contrats. La popularité de Dilma Rousseff a chuté de 19 points en février à seulement 23%, les nuages s'accumulant sur tous les fronts pour la présidente. Le Brésil, septième puissance économique mondiale, est au bord de la récession. L'inflation accélère (7,7% sur 12 mois), les déficits publics se sont creusés et le réal, la monnaie nationale, s'est déprécié de 30% en 12 mois face au dollar.
