Produit par Arthur Freed pour la MGM dans la foulée de Chantons sous la pluie, Tous en scène en partage de nombreux points communs : même duo de scénaristes pour les deux films, histoire d'un échec d'une production et comment la relancer, même groupe de trois hommes et deux femmes, les longues séquences musicales finales Broadway Melody et Girl Hunt, les deux numéros-manifestes Make 'Em Laugh et That's Entertainment, etc.
Mais outre sa qualité esthétique, témoignant d'un genre au mieux de sa maturité, le film va plus loin dans le mordant des caractères et des situations, les conflits y sont plus crédibles, et surtout offre un miroir du réel légèrement vertigineux : en 1953, Fred Astaire a 54 ans, et n'a plus son aura des années 1930 ; le couple d'amis scénariste est presque un autoportrait de ceux du film Betty Comden et Adolph Green ; l'aversion d'Astaire pour les partenaires plus grandes que lui était bien réelle ; le personnage de Cordova est largement inspiré de José Ferrer ; jusqu'au titre original, The Band Wagon, par ailleurs complètement anecdotique dans le film, qui est celui d'une revue créée à Broadway par Astaire et sa sœur Adele en 1931.
La chanson finale du film, That's Entertainement, est devenu emblématique de ce deuxième âge d'or de la comédie musicale, au point de devenir le titre original d'un film d'anthologies du genre, Il était une fois Hollywood sorti en 1974, dont le succès engendra deux suites en 1976 et 1994.
Parmi les séquences les plus remarquables sont souvent cités le pas de deux dans le parc d'Astaire et Charisse, probablement l'un des plus parfaits jamais filmés ; le numéro des triplés (Triplets) ; et celui d'Astaire dans le parc de jeux (There's a Shine on my Shoe).