La société du Grand Paris (SGP) a récemment présenté les résultats de l'appel à manifestation d'intérêt qu'elle avait lancé quelques mois auparavant pour " inventer le métro le plus digital du monde ". Car le projet est à la fois " un enjeu colossal " (rénover toute une infrastructure urbaine pour réaménager le territoire francilien) et " une opportunité " (créer un réseau numérique et numériser les futures gares). La SGP va en effet doubler le métro de Paris : pas moins de 72 gares vont être créées sur les sept nouveaux tronçons. Un projet de longue haleine qui va s'étaler jusqu'en 2030.
Pour Jérôme Coutant, responsable numérique de la SGP (et ancien membre de l'ARCEP), " l'appel à manifestation a entrainé un enthousiasme massif des acteurs de la filière numérique, de ceux des transports, ainsi que des acteurs de la ville ". Ainsi, 115 contributions ont été déposées par 170 organisations, " des réponses de très bonne qualité ". Il s'agissait de préparer le futur territoire de la métropole, avec son infrastructure, certes, mais aussi de mener une réflexion sur le rôle futur des gares, qui deviendront des lieux de coworking, des living labs, et non plus de simples lieux de passage. Sans oublier la question de l'ouverture des données, souvent réclamée dans les contributions. Certaines pistes d'action envisagées par la SGP bénéficient d'un consensus général : déployer des réseaux très haut débit mutualisés, recueillir les données sur une plate-forme ouverte, programmer des tiers-lieux dans les espaces des gares.
Pour Jérôme Coutant, le projet de transport du Grand Paris va " rendre la ville plus intelligente en la faisant bénéficier des infrastructures numériques en open data. Il s'agit véritablement d'un nouveau terrain de jeu numérique ". Interview