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(Tiré du recueil "Sous la main de l'hiver", disponible ici:
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N’avez-vous jamais vu croître entre les pavés,
Entre deux pans de pierre, en plein cœur de la ville,
Ou sur quelque terrain de briques enclavé,
Une petite fleur à l’allure indocile ?
Elle ressemble fort à l’un de ces enfants
Que le sort arracha des soins d’une famille
Et que rien des hasards les plus durs ne défend,
Même au cœur des printemps où de grands soleils brillent.
A la merci du pied de l’aveugle passant
Pressé par son travail ou l’aimant de sa couche,
A la merci des fous, des tortures du vent,
Ou du premier agneau qui le trouve un peu louche,
Jamais il ne présente aux cieux un front serein,
Son sourire toujours est souillé d’une épine :
Les perles de ses yeux sont tombées de l’écrin
Que l’amour heureux tisse à la joie enfantine.
Entre des bras de glace, en quête de l’eau claire
De l’ange paternel et du lait chaud d’un sein,
Ainsi que le soldat quand les feux de la guerre
L’ont isolé de tous serre la croix d’un saint,
Ainsi va cet enfant, bien souvent, dans l’asile
Qu’a bâti de ses mains la tutelle civile :
Un vent d’hiver durcit le duvet de son cœur ;
Il lui peint un désert, au-delà de sa chance,
Où quelques oasis seuls fondent l’espérance :
L’écho d’un orphelin pour qui vint le bonheur !
(Tiré du recueil "Sous la main de l'hiver", disponible ici: http://www.lulu.com/spotlight/cesariondalexandrie)