Être de gauche dans les années 80

2014-12-21 251

On est en ... 1980.
Animée par Denise Bombardier, l'émission hebdomadaire : Noir sur blanc offrait une analyse de l'actualité et présentait des entrevues avec des personnalités.
La première partie de cette émission, diffusée le samedi soir, proposait une revue de presse avec les commentaires d'éditorialistes ainsi qu'une table ronde sur le livre de la semaine en compagnie de l’auteur et d'invités.
En deuxième partie d'émission, Denise Bombardier recevait en entrevue une personnalité du monde politique, culturel, littéraire ou artistique.

Une définition de la gauche

Date de diffusion : 9 février 1980
Yvon Charbonneau, Henri Gagnon ( syndicalistes) et Nicole Laurin-Frénette (sociologue) tentent de définir ce qu'est la gauche et quels sont les objectifs de la gauche québécoise.
Un débat édifiant par son "actualité" 35 ans après ... l'épiphanie bouffonne du mittérandisme qui suivit en 1981 en "métropole".
C'est d'autant plus intéressant du fait des "décalages" induits par le contexte économico-social des québécois, à l'époque ( ils sont au coeur d'un "satellite" libéral du capitalisme américain). En 1980 ils viennent de connaître, avec des changements de gouvernement récents ( et à venir) , un épisode "de gauche" , à la fois semblable et différent de ce qui va se produire en France, avec Pierre Elliot Trudeau qui fut une sorte de Mitterand canadien.
On est frappé par la justesse et le discernement avec lesquels Nicole Laurin-Frénette exprime la contradiction centrale de la classe moyenne déjà constituée depuis la fin des années 60, des 2 cotés de l'atlantique;
en pointant l'imposture de la posture d'une gauche qui se veut "morale" pour simplement justifier le fait qu'elle évacue le rapport social de production de son idéologie. Pour mieux se consacrer à ce qui va devenir le "sociétal".
Noter enfin le rappel que le lieu "politique" émancipateur, déjà défendu par les intervenants "militants", par ce que déjà menacé par la classe dirigeante, est ... le syndicalisme.