Si le nombre de journalistes tués à travers le monde est en baisse par rapport à l’année dernière, les violences dont ils sont victimes sont de plus en plus cruelles et les enlèvements se sont multipliés.
“Rarement la mort des reporters aura été perpétrée avec une science aussi barbare de la propagande”, estime Reporters sans frontières (RSF) dans son rapport annuel.
Une référence notamment aux vidéos de la décapitation des journalistes américains James Foley, et Steven Sotloff par le groupe État Islamique. Au total, 66 journalistes ont été tués cette année.
Les deux tiers des assassinats se sont produits dans des zones de conflits. Pays le plus dangereux pour les journalistes, la Syrie, suivie des territoires palestiniens, notamment la bande de Gaza, de l’Ukraine, de l’Irak et de la Libye.
Deux pays figurent en tête du classement pour les arrestations, l’Ukraine et l’Egypte où près d’une cinquantaine de journalistes ont été arrêtés sous prétexte notamment de proximité avec les Frères musulmans ou d’“atteinte à l’unité nationale”.
La Chine arrive aussi en tête des pays qui emprisonnent les journalistes avec l’Iran, la Syrie et l’Erythrée. Une situation dénoncée par Reporter sans frontières (RSF) via une action symbolique organisée à Paris.
“Ce container illustre de manière générale la situation de ces journalistes en détention, 178 dans le monde, il fait référence à des faits réels. En Erythrée – le dernier pays au classement mondial de la liberté de la presse, un tout petit pays dans la Corne de l’Afrique – il y a 30 journalistes en prison, dans des camps, avec des containers, dans lesquels parfois, on les torture. C’est un pays où, par ailleurs, il y a 10 000 détenus politiques”, explique Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF).
Dans son sombre rapport, l’organisation note toutefois un point positif, la décrue des assassinats de journalistes dans les pays considérés “en paix” comme le Mexique, l’Inde ou encore les Philippines.