Le "Welte-Mignon" est un instrument des plus prestigieux. Il reproduit la musique telle que l'artiste l'a interprétée. Par rapport à la musique mécanique, purement artificielle, on a ici une reproduction "physique" de ce que le pianiste avait enregistré. Comment cela était-il possible ? La maison Welte avait mis au point un système ingénieux pour marquer automatiquement sur du papier vierge le jeu de l'artiste qui jouait sur un piano dit "enregistreur" mais que rien à première vue ne distinguait d'un autre piano. Sous les touches de l'instrument se trouvaient des contacteurs conduisant, par des câbles, le courant électrique à un appareil placé à proximité et qui recevait ce courant sous une certaine puissance, suivant la force de frappe du pianiste et dans un temps correspondant à la tenue de la note. Ce courant électrique était transformé au moyen de transcripteurs en points et en traits tracés sur le papier vierge se déroulant à une vitesse constante, ce qui donnait l'emplacement de la note et sa durée. D'autres traits, à gauche et à droite de la bande de papier, étaient marqués sans interruption, indiquant les pianissimo ou fortissimo du côté basse et du côté chant. D'après ces traits, on procédait à des perforations, utilisées dans le piano reproducteur pour les nuances. Des traits droits plus ou moins longs étaient aussi perforés pour le jeu et la tenue des notes. 1905 à fin années 1920 début 1930...