Basilique Saint Sauveur: Homélie du dimance

2014-10-26 18

Père Bernard Heudré: Un plus un font un
Rassurez-vous, je n’ai pas oublié ma table d’addition apprise sur les bancs de l’école primaire. Un plus un font deux, c’est la logique du calcul utilisée notamment par celui qui compte ses sous, disons plutôt ses euros.
Eh bien ! pour Jésus, dans l’évangile que nous accueillons aujourd’hui, il n’en va pas ainsi. Au pharisien qui l’interroge pour le coincer, comme c’était le cas dimanche dernier à propos de l’impôt dû à César, Jésus répond de mémoire, comme un enfant qui récite impeccablement sa leçon. Il récite par cœur le verset le plus affectif, le plus constamment exprimé dans la prière d’Israël, redit et redit chaque jour : « Ecoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’Unique. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Deutéronome 6, 4-5).
Mais aussitôt, Jésus ajoute un autre verset biblique, pris celui-là au livre du Lévitique (19, 18) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». En mettant bout à bout ces deux versets, comme un artisan ajuste deux pièces de son travail, il ne donne qu’une seule loi laissée à notre écoute et à notre mise en œuvre.
Comme les deux parties de la croix, la verticale et l’horizontale, Jésus articule l’amour de Dieu et l’amour du prochain, ce qu’il résume dans le texte du Jugement final : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40).
Pour Jésus, l’amour du prochain n’est pas un humanitarisme sans perspective, mais la participation réelle à l’amour du Dieu sauveur.
Si le cœur de Dieu est sans cesse remué par l’amour de l’homme, comment le nôtre ne le serait-il pas aussi !