Plein champ. La terre est nue. Elle a fourni l'homme et va le nourrir. La ligne haute tension aussi. L'avion également. Le soleil, nul ne l'ignore. L'homme pique, érige et adresse ses louanges au ciel. Mais quid de la Salmouille qui y coule, médiatrice de ces champs immenses ? Fournit-elle, nourrit-elle ? On peine à le croire : elle évacue ? Quelle peine à voir ! Elle se contenterait bien de l'eau ruisselant les pentes des bassins versant flanquant la faille armoricaine qui lui a fait son lit. Mais elle est nourrie par perfusion car le sol alentour est drainé, perforé en sous-cutané, rasée de près autour de la cicatrice. Et qu'importe - ne faut il pas que là où le tracteur passe, l'eau se tasse, que là où le regard passe, l'arbre trépasse ? Là où la courbure de "aéro-train" du rond-point rappelle le temps et l'énergie que les hommes passent à les court-circuiter, les "gouttes de ciel" piquées dans le sol évoquent les météores que bien trop d'entre nous à Terre ignorent. Plain champ.