La mort, samedi soir, de dix ouvriers sur un chantier à Istanbul (Turquie) a conduit un millier de personnes à descendre dans la rue dimanche, pour protester contre les mauvaises conditions de vie imposées aux travailleurs du bâtiment. En particulier en matière de sécurité. L’accident s’est produit sur un chantier de construction d’une tour de 42 étages dans un quartier très commerçant de la plus grande ville du pays. L’ascenseur dans lequel ils se trouvaient a chuté de 32 étages.
“Le principal souci des patrons du bâtiment, c’est de gagner toujours plus d’argent et de réaliser toujours plus de profit, alors, ils s’en fichent que des travailleurs meurent ou pas, a dénoncé un manifestant, Salih Unay. En ce sens, ce qui vient de se passer est un massacre. C’est même pire qu’un meurtre car ils savent bien que les normes de sécurité ne sont pas respectées.”
Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de l’accident. La presse turque a publié des témoignages selon lesquels l’ascenseur
aurait été réparé à la va-vite il y a deux semaines après une panne. Huit personnes, dont le chef de la sécurité du chantier, avaient été placées en garde à vue à la suite de l’accident. Elles ont toutes été remises en liberté dimanche.
La manifestation, à l’appel des principaux syndicats de gauche, visait, au-delà du patronat du bâtiment, le gouvernement turc et son nouveau président, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 2003. Pouvoirs politique et économique étant en l’occurrence accusés de collusion. Un classement de l’Organisation internationale du travail (OIT) sur le taux de mortalité sur le lieu de travail place la Turquie au troisième rang mondial…