L'UE prête à répondre à l'embargo russe sur ses produits alimentaires

2014-08-08 86

A la frontière russo-finlandaise, des camions sont contraints de faire demi-tour. S’ils contiennent des produits alimentaires européens, ils ne peuvent pas entrer en Russie. Après l’interdiction par Moscou de leur importation pendant un an, l’Union européenne a annoncé qu’elle se réservait le droit de prendre à son tour des mesures de rétorsion.

Christian Schultz, le ministre allemand de l’agriculture minimise l’impact des sanctions : “Elles affectent le marché allemand, elles ne le touchent pas autant qu’on le pense, parce que déjà les six à neuf derniers mois la Fédération de Russie a été un consommateur imprévisible et malheureusement les chiffres des exportations de viande et dans le secteur laitier étaient déjà considérablement en baisse” explique-t-il.

Si l’embargo qui touche aussi les Etats-Unis, le Canada, l’Australie et la Norvège inquiète les producteurs européens, les consommateurs, eux, devraient s’y retrouver.

“Les gens vont manger pour pas cher. Ce sont juste les producteurs qui n’auront pas les revenus qu’ils recevaient jusqu‘à présent. C’est le seul problème. Les producteurs vont être frappés. Dans les villes, les gens vont manger des fruits, pas chers” dit un vendeur de fruits à Athènes.

Si la Russie est exportatrice de céréales, elle importe 43% de sa consommation alimentaire. Les interdictions touchent les fruits, les légumes, denrées pour lesquelles Moscou dépend à 65% de l’extérieur, mais aussi les viandes, les poissons et les produits laitiers.

“Je pense que c’est la bonne décision” estime une habitante de Moscou. “Je pense que nos producteurs doivent commencer à travailler pour que leurs produits soient disponibles, pour que nous puissions commencer à acheter nos propres produits.”

Dès lundi, un groupe d‘étude européen doit analyser les conséquences économiques des sanctions russes et coordonner la réaction de l’UE. Pour elle, la valeur des exportations touchées est estimée à 5,2 milliards d’euros.