Le 29 juillet 2014, le Groupement des plongeurs démineurs (GPD) de la Manche a mené une nouvelle opération de déminage d'ampleur, à Sainte-Adresse (76). Elle avait pour objectif le traitement d'un bloc anti-débarquement découvert il y a quelques semaines sur le littoral de cette commune limitrophe du Havre, en contrebas des falaises du cap de la Hève.
Situé à proximité de nombreuses habitations, le bloc a obligé les services de l'État à évacuer quelques maisons dans un périmètre de 130 mètres mais aussi à confiner une partie de Sainte-Adresse et du Havre dans un périmètre de 1500 m, soit environ 8000 personnes. La police nationale, ainsi que l'escadron de gendarmerie mobile de Versailles mobilisé pour l'occasion, ont débuté les opérations de mise à l'abri très tôt le matin puisque le feu vert a été donné aux plongeurs démineurs peu avant 8h.
La première étape consistait tout d'abord à dégager le bloc à l'aide d'un engin de chantier, pour pouvoir le déplacer vers le niveau le plus bas de la basse mer, opération réalisée sans problème en moins d'une heure. Les 6 plongeurs démineurs ont ensuite élingué le bloc et mis en place un "chameau". Ce flotteur cylindrique gonflable a permis de déplacer le bloc vers le point de pétardement prévu en mer à un peu plus de 1500 mètres de la côte. Enfin, avec le concours des gendarmes maritime du Havre, une fois le bloc posé sur le fond à plus de 10 mètres de profondeur, les plongeurs démineurs ont placé des charges explosives afin d'ouvrir le bloc, puis ensuite ont neutralisé les engins qu'il contenait.
À 10h35, une fois le bloc posé au fond, la sous-préfecture a pu lever le périmètre de sécurité terrestre et les restrictions de circulation. Le périmètre maritime a été maintenu jusqu'à 11h45, heure à laquelle le chef de mission a confirmé, après une dernière plongée de vérification, que tout danger était écarté.
Au bilan ce sont 4 obus qui étaient contenus dans le bloc : un obus de 270mm et trois de 75mm, soit l'équivalent d'une cinquantaine de kilogrammes de TNT.
Les autorités locales et les habitants n'en ont pas terminé avec le déminage. En effet, le 3 août, c'est cette fois la sécurité civile qui interviendra pour une bombe de 500 livres découverte sur un chantier, impliquant l'évacuation notamment d'une partie d'un centre hospitalier.
Qu'est-ce qu'un bloc anti-débarquement ?
Il s'agit d'un bloc de ciment dans lequel était fichée une barre en bois ou en métal. Percutée par un chaland de débarquement, cette barre déclenchait l'explosion d'une mine anti-char, qui déclenchait elle-même l'explosion d'autres engins placés dans le bloc, représentant généralement l'équivalent de plusieurs dizaines de kilogrammes de TNT.